HISTOIRE DE L’ANTISÉMITISME, Entretien avec Hervé RYSSEN
Rivarol, mai 2010.
Hervé Ryssen, que les lecteurs de Rivarol connaissent bien, vient de
publier un sixième livre sur le judaïsme. C’est un ouvrage de 432 pages, fort
bien documenté. Nous avons posé quelques questions par courriels à
l’auteur. Livre à commander, ici.
Rivarol : Hervé Ryssen, bonjour. Pourriez-vous nous dire ce qui
vous a motivé pour vous lancer dans cette grande fresque historique ?
Hervé Ryssen : Bonjour. Il nous a paru indispensable de nous plonger dans
cette étude pour la simple et bonne raison que rien de tel n’existait sur ce
sujet, si ce n’est des travaux superficiels, ou encore ceux réalisés par des
historiens juifs. Comme je pense l’avoir largement démontré dans mes livres
précédents, à l’aide d’une abondante documentation, les intellectuels juifs,
en règle générale, sont assez enclins à avancer les plus énormes
contrevérités avec un culot sans pareil. C’est la fameuse “houtzpah”, à
laquelle nos lecteurs sont familiarisés. J’ai donc essayé de remettre les
choses à l’endroit. Le titre complet du livre est d’ailleurs Histoire de
l’antisémitisme, vue par un goy et remise à l’endroit.
Rivarol : Pourriez-vous nous présenter quelques exemples de cette
opération de “redressage” ?
Hervé Ryssen : Je ne reviens pas ici sur les causes de l’antisémitisme,
analysées par les intellectuels juifs eux-mêmes (c’est une “énigme”, c’est
“inexplicable”, l’antisémitisme est une “maladie”, etc.). On connaît
maintenant la musique. Je dirai qu’en premier lieu, ce qui frappe le plus
l’observateur est cette insistance des juifs, au moins depuis le Moyen Age, à
vouloir absolument rester parmi des populations qui les “persécutaient” à
intervalles réguliers, pour des raisons d’ailleurs parfaitement explicables.
C’est vraiment cela qui est le plus surprenant. Après chaque massacre,
chaque décision d’expulsion, on voit les représentants de la communauté
juive locale intriguer auprès du prince pour tenter de le circonvenir – ou,
pour être plus précis : de le corrompre – afin de le faire changer d’avis et de
permettre aux juifs de rester sur place, au milieu des chrétiens qui les
haïssent. La raison en est bien simple : c’est que les juifs avaient un intérêt
financier évident à continuer à pratiquer l’usure, qui les enrichissait
considérablement.
Rivarol : Ne tombez-vous pas ici dans la caricature antisémite de
l’usurier juif “aux doigts crochus” ?
Hervé Ryssen : Je ne fais que constater que dès le Haut Moyen Age, les
nombreuses plaintes qui s’élèvent contre les juifs énoncent d’abord l’usure,
c’est-à-dire le prêt d’argent moyennant intérêt, et les grands embarras de
nombreux chrétiens acculés à la ruine. Les méfaits des prêteurs d’argent ont
d’ailleurs toujours suscité la colère des chrétiens au fil des siècles, jusqu’à
notre époque. Sauf qu’aujourd’hui, on ne parvient plus guère à distinguer les
responsables de la situation.
Rivarol : Quels sont les autres griefs qui ont suscité l’animosité des
chrétiens ?
Le deuxième grief qui revient le plus fréquemment dans les textes de
l’Antiquité et du Moyen Age est le trafic d’esclaves par les commerçants
juifs. Dans l’empire de Charlemagne, les esclaves, et notamment les slaves
(c’est à cette époque que le mot “slavus” remplace le mot “servus”), étaient
revendus aux musulmans en passant par la vallée du Rhône et l’Espagne. Ce
trafic s’est tari par la suite, quand les Maures ont commencés à pratiquer la
traite négrière. Partout et toujours, ce sont les grandes richesses des juifs qui
suscitent la colère des populations. Le recel d’objets volés apparaît aussi
assez fréquemment, mais bien évidemment, ce sont les railleries et les
continuelles attaques contre la religion catholique qui exaspèrent le plus. On
se plaint de leur “insolence”, de leur puissance, de leur “cruauté”.
Rivarol : Comment les chrétiens ont-ils réagi face à ces attaques ?
Hervé Ryssen : Ils ont réagi comme l’avaient fait avant eux les Grecs et les
Romains. Les juifs ont été combattus et expulsés de tous les pays et à toutes
les époques. Mais il est vrai que ce sont les chrétiens qui se sont le mieux
défendus contre l’agressivité du judaïsme. La doctrine de l’Église n’a jamais
varié sur cette question : il est interdit aux chrétiens de persécuter les juifs,
de les violenter en aucune manière, de leur interdire de pratiquer leur
religion, de les convertir de force ; mais d’un autre côté, tout est mis en
oeuvre pour empêcher les juifs de nuire aux chrétiens, de propager leurs
idées dans la population. On s’en préserve comme des lépreux. C’est ce
qu’au XIXe siècle, on a appelé la “ségrégation charitable”. Les canons des
conciles du IVe et Ve siècles sont déjà édifiants. La plupart du temps, cette
législation ecclésiastique n’était pas respectée par les princes. La situation
dégénérait alors rapidement, et le peuple exaspéré par la richesse et
l’insolentia judaeorum se révoltait contre leur « domination ». Je me réfère
ici à ce qu’écrivent des historiens juifs. Mais le problème était déjà
manifestement le même avant l’ère chrétienne. A la fin du IIe siècle avant J.-
C., un érudit grec nommé Lysimaque d’Alexandrie parlait déjà des juifs
comme d’un “peuple” atteint de la lèpre, et dont les lois étaient de toutes
manières contraires à celle de l’humanité.
Rivarol : Quelle est l’impression générale qui se dégage, quand on
observe toutes les péripéties de l’histoire des juifs à travers les âges ? Y
a-t-il une fin à tout cela ?
Hervé Ryssen : L’histoire des juifs se confond quelque peu avec l’histoire de
l’antisémitisme. C’est un fait. De la sortie d’Égypte à Auschwitz, de la
destruction du Temple aux pogromes des Cosaques, en passant par les
massacres commis par les Croisés et les bûchers de l’Inquisition, leur
histoire est une succession de drames. Pourtant, quand on embrasse tous ces
siècles de “persécutions”, quand on voit cette répétition lassante des mêmes
événements, produits par les mêmes causes, on ne peut s’empêcher de
percevoir aussi le côté lamentable et ridicule d’une petite secte qui semble
ne jamais rien apprendre des leçons de l’histoire. C’est le “peuple élu”, le
peuple à la “nuque raide”, en guerre permanente avec le reste de l’humanité,
et qui traverse les siècles en piétinant sans pitié les civilisations dont la
vigilance se relâche. Quant à savoir s’il y a une « fin à tout cela », je pense
que c’est surtout aux goys d’en décider. Comme le dit si bien le grand
historien juif Heinrich Graetz, les juifs, au moins, ont un but, un objectif à
atteindre : « Un peuple qui connaît sa mission est fort, parce que sa vie ne se
passe point à rêver et à tâtonner. » Si les goys avaient le même objectif que
les juifs, le problème serait résolu depuis longtemps !
source : Herve Ryssen
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