L’Union européenne a préparé un plan pour faire face à ce qu’il estime être «les activités russes de désinformation» en appelant à des mesures contre les médias russes.
Ce plan vise à «combattre l'emploi et l'utilisation abusive des outils de communications» par la Russie, à «promouvoir des politiques européennes» dans les Etats de l'ex-Union soviétique, «soutenir les médias indépendants» ..., peut-on lire dans le rapport qui mentionne entre autre Russia Today. Selon les auteurs du rapport, cette société répand «de fausses informations et des discours de haine depuis leurs bureaux européens».
Une organisation spéciale qui se chargera de la coordination de ses activités, baptisée East StratComTeam, sera créée aux alentours de septembre. Il diffusera l’information en russe et d’autres langues locales d'Europe de l’est dans des pays tels que la Moldavie, l’Ukraine et la Géorgie.
Le ministère russe des Affaires étrangères a condamné le rapport, estimant que le plan proposé viole le droit à la liberté de parole et crée des conditions de discrimination totale contre les médias russes.
Le plan présenté mardi «vise ouvertement à éliminer la présence de la Russie dans le monde médiatique international», a déclaré le ministère dans un communiqué mercredi. «En introduisant des mesures restrictives contre les journalistes russes, l’UE essaie de créer des conditions pour une discrimination totale des médias russes».
Alors que les médias occidentaux parlent «d'une seule voix», l’UE essaie d’éliminer les sources alternatives d’information, déjà peu nombreux, a estimé la rédactrice-en-chef de Russia Today Margarita Simonyan.
«Il existe des centaines de journaux, de chaines, de sites et radios européens qui diffusent tous exactement le même point de vue sur ce qui se passe dans le monde. Le Royaume-Uni a créé une unité militaire de 1 500 personnes qui, entre autres choses, combat la Russie dans l’espace des réseaux sociaux. L’OTAN possède une force spéciale dédiée à contrer l’influence de la Russie. Deutsche Welle a lancé une chaine d’information continue qui doit concurrencer directement Russia Today, malgré la présence d’Euronews, de BBC World News et CNN international. Mais visiblement, cela ne suffit pas», a raconté Simonyan.
«Si, malgré tous ces efforts, l’UE est toujours inquiète quant à la «victoire de la Russie dans la guerre d’information», peut-être le moment est-il venu où les citoyens à travers le monde entier doivent arrêter de croire aveuglément les mêmes points de vue sur les événements mille fois répétés», a estimé la journaliste.
Ce projet de l’UE a déjà été discuté en mars, mais les détails n’avaient alors pas été révélés. L’annonce de ce plan fait écho à l’appel du secrétaire d’Etat américain John Kerry d'accorder plus de fonds budgétaires pour combattre «la propagande russe» en février.
source : Russia Today
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