C'est officiel, Dominique Souchet met fin à sa carrière politique.
Le conseiller général du canton de Luçon, à la carrière politique impressionnante.
Ancien élève de Sciences Po et de l'ENA (Promotion Charles de Gaulle) , il entre au ministère des Affaires étrangères, où il est successivement secrétaire, puis conseiller des Affaires étrangères, en poste à Pékin, à Washington puis à Moscou. Il occupe ensuite les fonctions de sous-directeur (chef du service de la comptabilité) au sein de la direction du personnel et de l'administration générale du ministère. Il est ensuite nommé conseiller culturel et de coopération au Maroc, puis ministre-conseiller de l'ambassade de France au Canada. En 1992, il est détaché auprès du Conseil général de la Vendée pour en être le directeur des relations internationales. En septembre 2005, il réintègre les Affaires étrangères en tant que chargé de mission au Centre d'analyse et de prévision. Il fait valoir ses droits à la retraite à compter du 10 juillet 2011 et se consacre ensuite à la politique locale vendéenne.
Il a également été maire de Luçon de 1995 à 2001 et conseiller régional des Pays de la Loire de 1998 à 2001. Il est aussi député européen de 1994 à 2004, et conseiller général de la Vendée depuis 2001.
La Nation lui a rendu hommage à de multiples reprises, il est Chevalier des Palmes académiques, Chevalier de l'Ordre national du mérite et Chevalier de la Légion d'honneur.
Dominique Souchet habite à Sainte-Gemme-la-Plaine, dans un lieu aussi chargé d'histoire, le logis de la Popelinière.
Intégralité du communiqué de presse de Dominique Souchet :
Je ne solliciterai pas de mandat de Conseiller départemental.
Je m’étais engagé dans la politique locale pour faire aboutir des projets.
Or, les futurs Conseils départementaux n’auront rien à voir avec les actuels Conseils Généraux : ils n’offriront plus que des marges d’initiative très limitées.
Un fait majeur est passé inaperçu : le Sénat, à majorité de droite, vient de voter, le 27 janvier, la suppression de la clause de compétence générale des départements, proposée par un gouvernement de gauche. Il y a donc une majorité transpartis pour, sinon supprimer purement et simplement les départements, du moins les dévitaliser au profit de régions recentralisatrices et de communautés de communes élargies appelées à devenir des mini départements.
La symbiose Conseil Général-communes rurales, si efficace en Vendée, n’a pas été prise en compte par une réforme d’inspiration urbaine.
Le département ne sera plus un lieu d’impulsion décisif, mais un organe de gestion aux compétences assignées et amoindries, centré sur les prestations sociales. Ses moyens seront fortement amputés par les transferts massifs de compétences vers les régions.
Adieu la liberté d’initiative d’imagination et d’innovation !
Ainsi disparait la « libre administration » des départements, dont la clause de compétence générale était le levier et le ressort.
Actionnée avec une énergie et une imagination sans pareilles par Philippe de Villiers, c’est elle qui a permis le lancement du Vendée Globe, l’accueil régulier du Tour de France, l’invention des Vendéopôles, la création du Vendéspace, la naissance de l’Historial de la Vendée. Ce sont ces projets accomplis qui ont fait de la Vendée un département de référence.
Faute de pouvoir poursuivre sur la lancée de tels projets, je mets donc un terme à mon engagement de responsable public, après vingt années pendant lesquelles je me suis efforcé de servir, du mieux que j’ai pu, la Vendée et le Pays luçonnais comme Maire, Conseiller général et Parlementaire.
A Luçon et dans le canton de Luçon, les réalisations accomplies pendant mes mandats ont été nombreuses. Je mentionnerai parmi elles : le théâtre Millandy, l’espace Plaisance, la restauration de l’aile du Grand Séminaire qui a accueilli l’Ecole des Etablières et l’Etablissement Public d’Etat du Marais Poitevin implanté à Luçon, le festival des nocturnes Océanes qui a fait de Luçon, un temps, une véritable capitale culturelle, la défense acharnée de l’hôpital et de la gare, atouts majeurs de la ville, le contournement routier, la piste cyclable le long du canal de Luçon, le dédoublement du Vendéopôle Vendée Atlantique, l’illumination remarquable de la Cathédrale, toutes les manifestations autour de Richelieu…
Dans le canton, je mentionnerai l’élaboration des contournements routiers de Saint Michel en l’Herm et de Triaize, le lancement d’une campagne régulière de dragage de l’estuaire du Lay, le confortement de la digue stratégique du Génie, la rénovation complète et la numérisation de nos collèges, le partenariat permanent avec les communes pour faire aboutir leurs projets et l’aide quotidienne aux habitants en difficulté.
A l’échelle départementale, dans le cadre de la dynamique d’ensemble insufflée par Philippe de Villiers, je mentionnerai les grandes réalisations culturelles : La Chabotterie, l’Historial et le Mémorial des Lucs, inauguré par Alexandre Soljenitsyne, les Abbayes du Sud-Vendée, Nieul et Maillezais, la création de l’Ecole Départementale du Patrimoine et du Centre Vendéen de Recherches historiques, l’éclosion des Festivals… et le lancement d’une politique de coopération internationale innovante, faisant appel à mon expérience de diplomate, avec notamment l’exportation de nos Maisons Familiales rurales au Bénin, de l’expertise de notre Ecole du Patrimoine en Serbie, de nos formations en gestionnaires de l’eau au Maroc, du savoir-faire de nos entreprises au Québec, de notre expérience en matière de courses au large en Russie avec le lancement de la course Saint Gilles-Saint Pétersbourg…
Au Parlement européen, comme Vice-président de la commission de la Pêche et membre actif de la commission de l’Agriculture, puis à l’Assemblée Nationale, j’ai défendu avec vigueur et persévérance les pêcheurs, les agriculteurs, les chasseurs, les apiculteurs vendéens.
Mes derniers engagements ont porté sur le Marais Poitevin. Au cours de ces deux dernières années, nous avons réussi à réaliser dans de très bonnes conditions le transfert de la Sèvre et de ses affluents, et de l’Etat vers l’Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Niortaise, que j’ai l’honneur de présider depuis 2008.
Et je suis particulièrement fier du lancement d’un projet majeur pour le développement du Sud-Vendée, que j’ai porté en qualité du Vice-président du Parc du Marais Poitevin, responsable du Tourisme , celui de la mise en tourisme fluvial de la Sèvre, qui fera de ce fleuve non plus seulement une frontière administrative, mais un levier de développement et un trait d’union concret entre nos trois départements de Vendée, de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres. Pour que ce projet aboutisse, il faudra cependant que le relais soit pris par d’autres acteurs que les départements, qui sont dépossédés de la compétence.
Je pars avec le sentiment du devoir accompli. Mon action a toujours été guidée par le souci du bien commun et jamais par l’esprit partisan. Je forme le vœu qu’il en aille de même à l’avenir et je souhaite « bon vent » à mes successeurs.
Je remercie du fond du cœur tous ceux qui ont apporté à mon action un précieux et fidèle soutien tout au long de ces années.
D’autres projets m’attendent, mais toujours au service de la Vendée : projets d’écriture, projet de contribuer au rayonnement international du Puy du Fou.
source : Sud Vendée Info TV