Alors que la Marche pour la Vie du 25 Janvier se rapproche, Nouvel Arbitre s’est entretenu avec Jacques Bompard, député-maire d’Orange. Toujours en première ligne contre la culture de mort, il livre ici son impression sur les incitations à l’IVG prônées par le gouvernement.
Monsieur Bompard, après votre discours remarqué sur les 40 ans de la loi Veil à l’assemblée nationale, que pensez-vous des nouvelles mesures facilitant l’accès à l’IVG annoncées par Marisol Touraine ?
J’étais bien seul à la tribune de l’assemblée nationale pour dénoncer cette nouvelle catastrophe éthique qu’était la proposition de résolution de rappel du dit droit à l’avortement, cosignée par l’ensemble des présidents de groupe, et je ne m’étonne guère de ce nouvel attentat au bon sens.
Mes idées sont simples : elles se veulent tributaires du bon sens et du service de la loi naturelle. Or que remarque-t-on dans cette énième incitation faite à l’avortement ? Ce sont les sages-femmes qui procéderont désormais aux avortements médicamenteux. Aussi Marisol Touraine transforme-t-elle le plus beau métier du monde en un supplétif de la culture de mort. Pensons un instant à ceux qui s’engagent dans la voie de maïeutique : avaient ils songé un instant qu’il leur faudrait donner la mort plutôt qu’accompagner la vie ? A l’inverse Marisol Touraine méprise encore une profession qui manifeste depuis de longs mois contre ses propositions quand elle affirme : « Cette mesure poursuit également l’objectif d’une meilleure reconnaissance du rôle des sages-femmes »
Il y a en France plus de 225 000 avortements chaque année et une véritable dictature du planning familial et de ses affiliés dans les enseignements et les préventions sur la sexualité dans l’éducation. Au lieu de poser la question pragmatique de l’incitation à l’hyper-sexualisation des esprits de plus en plus jeune, de l’inefficacité des idéologues placés à la tête des associations intervenant dans les établissements sur la question, ou d’un renouvellement de l’approche, le ministère de la santé fait encore dans la culture de l’éradication de la vie à naître.
Une étude de l’INED était publiée sur la question hier, qu’en pensez-vous ?
Cette étude est édifiante. On y apprend que 33% des femmes ont recours à l’avortement au cours de la vie. Preuve s’il le fallait qu’il y a bien une grave déresponsabilisation sur la question de l’IVG. Et même si on se masque les yeux sur la question de l’animation du fœtus, ce n’est même pas souhaitable pour la santé même des femmes : traumatismes, dépressions, etc.
En France 91% des femmes déclarent utiliser des contraceptifs. Et la distribution est gratuite et massive dans de nombreux endroits, encore une fois la dictature des pulsions et de l’hédonisme conduit à des conséquences gravissimes. C’est d’ailleurs ce que dit le rapport en creux comme le rapportait Le Figaro il y a deux jours « L’IVG est devenu un droit et une pratique qui se banalise . »
Et cela n’ira qu’en s’aggravant avec les tombereaux de désinformation prodigués ces dernières semaines à grands renforts de relais médiatiques. Imaginez que la ministre de la santé en est venue à combattre les lignes téléphoniques sur lesquelles des bénévoles s’investissent pour proposer des solutions alternatives à l’avortement. C’est un véritable délire morbide qui correspond à ce que le pape François dénonçait récemment aux Philippines quand il déclarait : « [ la société ]menacée par des tentatives croissantes de la part de certains pour redéfinir l’institution même du mariage à travers le relativisme, la culture de l’éphémère et un manque d’ouverture à la vie ».
source : Nouvel Arbitre