Un documentaire diffusé sur France 3 éclaire les zones d'ombre du business de Dominique Strauss-Kahn. L'ancien patron du FMI est visé par des plaintes pour escroquerie après la faillite du fonds LSK.
Dominique Strauss-Kahn n'en a pas fini avec les ennuis judiciaires. Cette fois, pas de frasques sexuelles mais des soupçons de malversations financières. Cible de plusieurs plaintes pour escroquerie, DSK risquerait, si l'affaire débouchait sur un procès, jusqu'à dix ans de prison et 1 M€ d'amende.
Un ancien salarié décrit un système à la Madoff
Mais, lorsque DSK prend la présidence de LSK, son associé est déjà aux abois. Traqué par les créanciers, il jongle avec l'argent de ses clients. Un ancien salarié décrit un système à la Madoff. C'est l'engrenage fatal. Leyne se suicide le 23 octobre 2014 à Tel-Aviv (Israël). Trois jours plus tôt, DSK avait démissionné de LSK, dont la liquidation laisse une ardoise de 100 M€.
« Des Russes ont débarqué pour réclamer leur dû », raconte un salarié persuadé que LSK, mis en cause dans les Panama Papers, blanchissait de l'argent sale. Parmi les 156 clients lésés, on trouve de riches investisseurs de toutes nationalités mais aussi les Urbach, un couple de retraités marseillais qui a tout perdu.
« Mes clients ont tout perdu »
Ils font partie des victimes de LSK. Les Urbach, un couple d'ingénieurs à la retraite, rencontrent Thierry Leyne à Marseille. En août 2014, il leur propose d'investir dans LSK, dont le site Internet le montre au côté de Dominique Strauss-Kahn. « Pour eux, c'était un gage de confiance », dit leur avocat, Yohan Attal. Les sexagénaires hésitent. « Ce ne sont pas des boursicoteurs », précise Me Attal. Pour les appâter, Leyne appelle DSK et met le haut-parleur. Intimidés, les Urbach se laissent convaincre d'investir 1,14 M€, toutes leurs économies. « L'intervention de DSK a été déterminante, assure Me Attal. Sans lui, ils n'auraient jamais mis un centime. » Les Urbach souscrivent en août 2014, LSK est liquidé en novembre. Ruinés, ils ont porté plainte pour « escroquerie » et « abus de confiance » contre les administrateurs de LSK et le premier d'entre eux, DSK. « Par sa faute, insiste Me Attal, ils ont tout perdu. »
source : Le Parisien