Les patrons vendéens ont lancé une pétition contre le transfert de l'aéroport nantais à Notre-Dame des Landes. Elle a déjà recueilli plus de 6 200 signatures. Et c'est Philippe de Villiers qui va la remettre en mains propres au Président de la République dans les "heures à venir".
Le Puy du Fou pourrait-il se développer ailleurs qu'en Vendée ? C'est la menace que fait planer son créateur, à quelques jours de la décision du Président de la République sur l'avenir de l'aéroport nantais. Autour de Philippe de Villiers, les grands patrons vendéens se sont retrouvés ce jeudi à la Roche sur Yon pour présenter la pétition contre le transfert de l'aéroport nantais vers Notre-Dame des Landes. Lancée de manière confidentielle dans les réseaux de décideurs, elle a déjà recueilli 6 200 signatures, dont un millier de chefs d'entreprise vendéens. Philippe de Villiers la remettra en mains propres à Emmanuel Macron dans "les prochaines heures". Une fête pour l'anniversaire du Président ? "Elle sera dans son sabot avant Noël", corrige l'ancien élu en précisant qu'il s'agira d'une "rencontre privée et discrète".
Des menaces sur le Puy du Fou
L'ancien président du Conseil Général de la Vendée précise qu'il s'engage en tant que créateur du 2ème parc d'attractions français. Avec 2 200 000 visiteurs l'an dernier, le Puy du Fou est la locomotive du tourisme vendéen. Mais pour que ça continue, le parc doit rester à 45 minutes de l'aéroport nantais. En cas de transfert à Notre-Dame des Landes, les opérateurs de tourisme ont déjà prévenu que "la clientèle internationale, asiatique et américaine, n'acceptera pas 2h à 3h d'autocar après le vol". Et la clientèle internationale est justement l'unique voie de développement encore possible pour le Puy du Fou et ses nombreux hôtels. "Nous avons encore 500 hectares disponibles aux Epesses", lâche Philippe de Villiers.
Un coup de frein à l'export
Le mouvement lancé par la CCI de Vendée dépasse largement le secteur du tourisme et du loisirs. De grands patrons, habituellement discrets, ont décidé de s'engager publiquement contre "le transfert de notre aéroport". Et ils appellent leurs salariés à signer la pétition, car "la Vendée a été injustement écartée de la consultation populaire par peur du NON". Si l'aéroport déménage de l'autre côté de la Loire, on sait aujourd'hui que cela se fera sans la construction d'un nouveau pont. "Ou pas avant une vingtaine d'années", expliquent en choeur les patrons de la Mie Câline, de K-Line (leader français des fenêtres en alu), des foies gras Soulard ou encore l'ancien PDG de Fleury-Michon. Tous expliquent qu'en plus des difficultés à "aller prendre l'avion de l'autre côté du pont de Cheviré", ils redoutent surtout de ne plus réussir à attirer leurs clients jusqu'en Vendée, pour voir leurs entreprises. Or pour une société comme les foies gras Soulard, l'export représente la moitié des 140 millions d'euros de son chiffre d'affaires. Et les exemples d'entreprises liées à l'export sont légions dans ce département, où le taux de chômage est aujourd'hui inférieur à 6%
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On ne sait donc pas précisément quand aura lieu la rencontre entre Philippe de Villiers et Emmanuel Macron. Mais l'homme du bocage semble optimiste sur la décision à venir, en rappelant la visite au Puy du Fou de celui qui n'était encore que ministre de l'Economie, venu "saluer un fleuron de l'économie française. Ce soir-là, nous avons dîné jusqu'à 3h du matin... il a bien pris le temps d'écouter tous les enjeux économiques pour la Vendée".
source : France Bleu Loire Océan
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