les agriculteurs mécontents manifestent à Arles (Bouches-du-Rhône)
La suppression des aides couplées de la Politique Agricole Commune (PAC) aux riziculteurs est dénoncée depuis de longs mois par la filière. Qui réclame une compensation. "Le prix du riz fait qu'on est en concurrence déloyale avec le reste du monde. Il y a aussi les produits phytosanitaires, qui sont homologués partout sauf en France... c'est un tout qui fait qu'on est trop lésés", résume Édouard, 35 ans, riziculteur près d'Albaron depuis 2002. "Les surfaces de riz ont diminué de moitié en deux ans. On est là pour défendre un territoire", calcule Bertrand Mazel. Du côté des producteurs de foin de Crau, seule AOC destinée à la consommation animale, le constat est tout aussi amer. "La Crau est oubliée de tout. Nous sommes les seuls à ne pas toucher de subventions alors que nous contribuons largement à la ressource en eau potable", indique Jean-Louis Martel, co-président du Comité du foin de Crau. Selon lui, la manifestation du jour va plus loin qu'un mouvement d'humeur : "Ce n'est pas une action politique. C'est pour la sauvegarde de notre patrimoine et qu'on puisse vivre de notre produit." Opinion différente, celle d'Alain Grossi, président du syndicat des exploitants agricoles du pays d'Arles et de Camargue : "J'ai connu dix ministres de l'Agriculture. Je n'en ai jamais vu d'aussi mauvais." Certains critiquent Stéphane Le Foll pour n'avoir même pas répondu à leurs lettres.
Le ton est tout aussi virulent chez les éleveurs de moutons, dont Rémy Benson est le représentant. Avec un ennemi dans le viseur, le loup, qui aurait tué près de 6 000 ovins cette année en France. Et notamment dans les Alpes, où "transite 95 % du cheptel ovin de Camargue et de Crau". Une situation qui suscite sa colère et une demande radicale : "Il ne faut plus parler de régulation mais d'éradication du loup en France." Chez ses collègues éleveurs de taureaux de Camargue et de combat, on demande à Bruxelles une égalité de traitement avec l'attribution de la prime à la vache allaitante, comme pour les autres élevages. Patrick Laugier, représentant des éleveurs de taureaux de combat, n'y va pas par quatre chemins : "Entre les anti-taurins qui veulent nous faire partir, la prime qu'on nous supprime, doucement, on va nous enlever nos traditions. Dans quelques années, on va se retrouver avec quatre Belges et deux fumeurs de joints qui vont nous dire comment vivre. On va leur montrer ce qu'on a dans le pantalon. Parce que la Camargue, c'est notre mère."
source : La Provence
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