"La délinquance des roumains à Paris, a augmenté de 259% en 18 mois."
"Dans la capitale, la proportion des étrangers parmi les voleurs à la tire est de 88%."
La lutte contre la drogue était la priorité des priorités de la police d’agglomération pour sa première année d’existence. Pour quels résultats?
Avec l’extension du "plan stups" à l’ensemble de l’agglomération, tous les services de la préfecture de police (police judiciaire, direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, direction du renseignement) sont mobilisés pour atteindre cet objectif prioritaire. Nous ne ménageons pas nos efforts, avec le renforcement des effectifs dédiés à cette mission et la création, par exemple, des "groupes cité". Depuis le début de l’année, nous avons réalisé plus de 2.000 affaires, interpellé plus de 4.000 personnes et saisi plus de 5 millions d’euros en liquide. Nous ne nous arrêterons pas là. Il en est de même dans la lutte contre les bandes. La meilleure connaissance de leur fonctionnement nous a par exemple permis d’interpeller six personnes dans les trois jours qui ont suivi, le 15 septembre dernier, l’odieuse agression d’un lycéen dans le 13e arrondissement.
Autre priorité: la lutte contre la délinquance itinérante. Un sujet sensible politiquement…
Je n’entrerai pas dans cette polémique. La part des étrangers dans la délinquance a toujours été plus importante à Paris. Il a déjà été précisé que les délits commis par des ressortissants roumains y avaient augmenté de 259% en dix-huit mois et qu’un vol sur quatre commis par un mineur à Paris l’était par un mineur de cette nationalité. Sept policiers roumains, détachés à la préfecture de police, nous appuient d’ailleurs quotidiennement dans notre action. Il ne s’agit en rien, bien sûr, de stigmatiser une population en particulier. Mais il n’est pas possible de nier la réalité parisienne. Dans la capitale, la proportion des étrangers parmi les voleurs à la tire est de 88%. Nous travaillons actuellement sur un groupe de jeunes filles exploitées par une filière criminelle originaire de l’Europe centrale qui, sur les neuf premiers mois de l’année, est à l’origine de 60% des vols dans le métro. Il faut faire face avec lucidité à cette réalité. C’est la délicate mission des fonctionnaires de police.
C’est un phénomène exceptionnel…
Les multi-réitérants ne sont pas seulement des étrangers. J’ai demandé une étude sur les individus connus des services de police pour plus de 50 infractions constatées. Il y en a 11.400 en région parisienne et 985 rien qu’à Paris. Récemment, un jeune homme s’est blessé en chutant du premier étage lors d’un cambriolage. Il n’a pas 30 ans et il est déjà connu pour 85 faits (vols avec ou sans effraction, stups, violences…). Je ne dis pas qu’il faut systématiquement envoyer ces personnes en prison, mais il nous faut trouver des solutions efficaces… Si seule l’autorité judiciaire est compétente pour décider des sanctions pénales à leur encontre, nous avons la responsabilité, avec l’ensemble de nos partenaires, de faire cesser leurs méfaits.
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