Jérome Bourbon (Rivarol) à propos de l'avortement
La réforme de la loi Veil — déjà passablement aggravée par les lois Pelletier (1979), Roudy (1982), Neiertz (1993), Aubry (2001) — est un sujet particulièrement brûlant alors que l’Espagne vient aussi de réformer sa loi en « faisant marche arrière » selon les associations féministes. Et Le Monde de publier un article larmoyant sur les Espagnoles effrayées par les nouvelles dispositions, comme cette femme qui peinait déjà à s’occuper de ses deux enfants et qui en attendait un autre : « le préservatif sʼest déchiré ». Il faut donc, selon Le Monde, connaître tous les détails sordides pour défendre un faux « droit des femmes » qui en réalité, n’est même pas menacé. Car ce que la grande presse oublie de rappeler, c’est que la loi espagnole était formulée de façon si vague qu’il était possible d’avorter à volonté jusqu’à huit mois de grossesse, voire même plus, alors que le foetus est déjà viable et ne se différencie d’un nouveau-né que par son poids. Une journaliste canadienne enceinte de sept mois avait tourné un reportage dans une des cliniques espagnoles de Carlos Morin pratiquant ce genre d’avortement, et elle n’avait rencontré aucune opposition dans son projet, alors que le bébé et elle-même étaient en parfaite santé. Le reportage avait fait scandale. Selon Le Point, le projet espagnol « supprime quasiment le droit à lʼavortement ». De bien grands mots, alors qu’il prévoit la possibilité d’avorter dans deux cas : en raison d’un « grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme », et si « la grossesse est une conséquence d’un délit contre la liberté ou l’intégrité sexuelle de la femme ». Or, l’on sait que la « santé psychologique » de la mère peut être invoquée dans n’importe quelle situation, et que les candidates à l’avortement trouveront sans mal les deux médecins complaisants qui doivent établir la réalité du danger pour la mère. Nul doute pourtant que la modification de la loi en Espagne incitera les éventuels députés réticents à voter pour l’avortement comme droit et non comme concession. Une étape de plus vers la banalisation d’un acte qui n’est pas anodin, d’abord parce qu’il est un homicide volontaire mais aussi parce qu’il nuit à la sante physique ou psychologique de la mère, ce que les media taisent évidemment. Non seulement l’avortement accroît les probabilités de développer le cancer du sein, mais encore le planning familial et autres féministes cherchent à cacher le grave syndrome post-avortement qui affecte de nombreuses femmes et les plonge dans la dépression. Un syndrome que le très médiatique et antipathique Israël Nisand (article de Libération du 9 mars 2012), gynécologue à Strasbourg, s’étonnait pourtant de voir nier, qualifiant l’omerta de “négationnisme”.
La transformation de l’avortement qui était une dérogation, au moins dans le texte de la loi, en nouveau droit pour les femmes, n’est qu’une étape de plus dans la destruction de la famille, dans l’inversion des valeurs morales et dans le mépris de la vie innocente et du Décalogue. Mais ce nouveau droit servira d’assurance à des Français de plus en plus volages. Selon une enquête de l’Ifop, un homme sur deux et une femme sur trois admettent avoir été infidèles à leur conjoint. L’enquête sert d’ailleurs de publicité pour un site de rencontres extraconjugales. Si l’infidélité a toujours existé, elle n’a jamais été autant banalisée voire promue. Divorces, garde alternée, familles décomposées, adoption d’orphelins du bout du monde, y compris par des paires homosexuelles, avortement, parodies de mariage pour les gays, nous vivons décidément dans un monde antéchristique où Satan mène le bal. Que vont devenir les jeunes générations dans un tel univers dirigé par des tarés ?
source : Rivarol via La Flamme