extrait de l'article : "Éloge de l'éducation des filles", par le blog de Jacques Attali sur l'Express :
" Partout dans le monde, le débat sur le sort fait aux femmes prend de l’ampleur, dans toutes ses dimensions, économiques, politiques, sociales et morales. Il en est une, cependant, dont on parle moins que les autres et qui pourtant, conditionne tout : l’éducation des filles.
Elles sont beaucoup moins nombreuses que les garçons à aller à l’école. Et quand elles y vont, elles y vont moins longtemps. Pourtant, rien n’est plus important, pour l’avenir de l’humanité, que leur éducation.
D’abord, toutes les études démontrent que l’éducation des filles est le meilleur investissement économique et social possible pour un pays :
Plus les filles sont éduquées, moins elles ont d’enfants : quatre ans d’étude en plus, c’est un enfant de moins.
...
Développer l’éducation des filles, c’est leur donner les moyens d’avoir plus de pouvoir dans la société. Or, en général, les femmes sont plus préoccupées de l’avenir que les hommes, parce que les mères sont, dans la plupart des civilisations, plus concernées que les pères par l’avenir de leurs enfants.
...
Les études, là encore le démontrent : là où la place des femmes est plus importante, la société est plus positive, c’est-à-dire qu’elle consacre plus d’argent aux investissements et se préoccupe plus de l’environnement.
Pour les hommes, le moment est venu de se rendre compte, partout dans le monde, qu’ils n’ont rien à y perdre : les femmes ne prendront pas leurs places ; elles en créeront de nouvelles. Elles inventeront de nouveaux métiers, de nouveaux besoins, de nouveaux services.
Enfin, il faut aller au-delà et ne pas en faire une guerre des sexes, mais un changement de mentalité ; Et il faudra sans doute un siècle, au moins, pour que chaque homme se rende compte qu’il est une femme comme une autre.
Les femmes, pour réussir, se résigneront à employer les mêmes moyens que les hommes : elles se débarrasseront progressivement des contraintes de la maternité ; et la planète deviendra une juxtaposition d’individus asexués et narcissiques.
Ce qui se joue en ce moment n’est donc pas un conflit de genres, mais une mutation chaotique et complexe vers la mise en avant, chez chaque etre humain, quelque soit son sexe, des valeurs positives"
source : le blog de Jacques Attali sur l'Express