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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 15:27
Monseigneur Williamson

Monseigneur Williamson

Quand la Foi n’est pas en jeu, il faut obéir ?

Mais la Foi est minée dans la Fraternité actuellement.

 

 
L’éditorial qu’a écrit un confrère honorable de la Fraternité Sacerdotale St Pie X dans un bulletin récent de sa paroisse en France montre une raison majeure pour laquelle beaucoup de prêtres de la FSSPX s’abstiennent encore de rejoindre la « Résistance » – ils restent encore à convaincre qu’il y aille de la Foi. On se demande ce qu’il faudra pour les en persuader. Nous pouvons être sûrs que les chefs de la FSSPX sont convaincus que ce ne sont pas eux qui changent la Foi, et qu’il leur est d’autant plus facile d’en persuader les prêtres et fidèles de la FSSPX. Pourtant s’ils avaient la vraie Foi, comment pourraient-ils même penser à soumettre sa défense lefebvrienne aux néo-modernistes de Rome ?
 
L’éditorial s’intitule « De l’obéissance à des supérieurs faillibles ». Il reconnaît que la résistance à des supérieurs faillibles est légitime lorsqu’il y va de la Foi, mais il souligne plutôt les limites qu’il faut mettre à une telle résistance : par exemple, l’anarchie et le manque de respect pour l’autorité ne sont jamais légitimes ; l’obéissance aux supérieurs légitimes est essentielle à toute société ; les supérieurs ont des grâces d’état spéciales ; il faut faire attention en mettant en éveil les fidèles qui ne savent pas toujours faire les distinctions nécessaires ; un souffle effréné d’indépendance circule aujourd’hui (Benoît XV) ; les appellations qui divisent sont à éviter, etc. Ces principes sont tous impeccables. C’est leur application qui fait problème.
 
Par exemple, tout en condamnant les appellations qui sèment la discorde, l’éditorial reconnaît que c’est Pie IX qui a dénoncé les « Catholiques libéraux » comme étant « les pires ennemis de l’Église ». Et de fait dans toute crise de l’Église, identifier ses ennemis en leur donnant un nom, par exemple aux « Protestants » de la Réforme, c’est le premier grand pas à prendre pour pouvoir les combattre. Sans doute l’honorable confrère admettrait autant là où la Foi est en jeu, mais il nierait qu’il y ait aucune crise de la Foi à l’œuvre dans la Fraternité. Pourtant, Monsieur l’abbé, pensez-vous que les Catholiques libéraux du 19me siècle condamnés par Pie IX eussent nié un seul Article de la Foi ? Au contraire, n’auraient-ils pas affirmé vigoureusement leur croyance en tout Article tel ? Et néanmoins n’auraient-ils pas condamné tout aussi vigoureusement le Syllabus de Pie IX ? Le problème pour tout esprit moderne d’être catholique ne se situe pas dans l’acceptation ou refus de cet Article-ci ou de celui-là, mais dans sa subversion instinctive de quelque vérité que ce soit, et cette affreuse déliquescence de l’esprit est, à moins d’un miracle divin, un problème virtuellement insoluble de la Foi et pour la Foi.
 
Et elle a atteint les sommets de la Fraternité, tout comme les sommets de l’Église. Monsieur l’abbé, reconnaissez-vous que « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI est équivalente à la suspension de la loi de non-contradiction ? Et avez-vous bien étudié le paragraphe III.5 de la Déclaration Doctrinale de Mgr Fellay du mois d’avril, 2012, document qu’il a « retiré » en vue des circonstances, mais jamais rétracté quant à sa substance ? Il y dit que toute affirmation non-Traditionnelle de Vatican II est à interpréter comme étant Traditionnelle. N’est-ce pas un exemple parfait de « l’herméneutique de la continuité », c’est-à-dire de l’interprétation qui l’emporte sur la réalité ? Et donc pensez-vous réellement que la Fraternité ne souffre d’aucun problème de la Foi, alors que son Supérieur Général rejoint Rome dans la suspension de la loi de la non-contradiction, et que dans les contradictions et dans ce que Churchill a gracieusement appelé « les inexactitudes terminologiques », il nage comme un poisson dans l’eau ?
 
A propos, vous écrivez aussi que ceux qui « doutent qu’une hiérarchie puisse exister en ce début du 21me siècle s’excluent eux-mêmes de toute vie vraiment catholique ». Distinguons : s’ils en doutent en principe, on pourrait être d’accord avec vous, mais s’ils ne font que décrire ce qu’ils observent dans la pratique, ne se pourrait-il pas qu’ils ne font qu’observer l’extension un siècle plus tard de ce que vous-même citez Benoît XV comme observant déjà, à savoir « ce souffle effréné d’indépendance » ?
 
Kyrie eleison.
 
 
 
source : Mgr Williamson - Initiative St Marcel
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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 15:28
Mgr Faure et Mgr Williamson

Mgr Faure et Mgr Williamson

Menzingen (FSSPX) l’a solennellement déclaré : le sacre épiscopal de Mgr Faure, ce 19 mars 2015, ne s’apparente en rien à celui de 1988. Le propos a surpris par son extrémisme. Aussi, Menzingen a chargé son propagandiste de choc – l’abbé Alain Lorans – et son théologien-maison – l’abbé Jean-Michel Gleize – de le justifier dans DICI [3 avril 2015].

 

Comme en 1988 ?

 

En 1988, un quotidien français illustrait son article sur les sacres épiscopaux d’une photographie inattendue : des fidèles mangeant des saucisses, après la cérémonie, près du séminaire d’Écône. Au-dessus, en gros caractères, s’étalait le titre : « Le schisme et les saucisses ont été consommés ».

 

A la même époque, de farouches militants anti-sacres, proches de la Fraternité Saint-Pierre, n’avaient retenu, en tout et pour tout, que deux phrases de Mgr Lefebvre : celle où il justifiait le sacre des 4 évêques par la possibilité d’une invasion soviétique de l’Europe. Et celle où il mentionnait l’apparition de Quito (en Équateur). Pour ces partisans du ralliement à la Rome conciliaire, l’affaire était entendue : Mgr Lefebvre ne sacrait que pour des motifs humains, sensationnalistes ou apparitionnistes.

 

Peu regardant sur les moyens, DICI se place, d’emblée, au même niveau.

 

Un informateur digne de ce nom aurait exposé honnêtement les motifs invoqués par Mgr Williamson (consécrateur), Mgr Faure (consacré) et le Père Thomas d’Aquin (Dominicain d'Avrillé) (hôte de la cérémonie), quitte à les discuter ensuite. DICI préfère se focaliser sur les détails qui pourront être présentés sous un angle loufoque. A la façon d’un vulgaire amuseur de Canal +.

 

Le tour de passe-passe

 

Quelques propos de Mgr Williamson ont ainsi été sélectionnés. Généralement, des explications anecdotiques concernant les circonstances de la cérémonie. Mais DICI est un grand magicien : elles deviennent, pour ses lecteurs, les motifs essentiels du sacre. Et le brave prestidigitateur en chef, sans doute soulagé d’arriver au bout de sa délicate mission, conclut gravement que « ces motifs contrastent singulièrement avec la raison des sacres de 1988 ».

 

Contre les règles de l’addition

 

Passons sur le passe-passe : vu les exigences de Menzingen, DICI pouvait difficilement s’en passer. Mais celle qui risque de trépasser, qui appelle à l’aide et crie vengeance, c’est l’arithmétique. Car cette conclusion viole ouvertement les lois de l’addition. Pour que les motifs de Mgr Williamson puissent « contraster singulièrement avec la raison des sacres de 1988 », il faudrait d’abord que celle-ci soit étrangère à ceux-là.

 

Or la nécessité qui existait en 1988 (pour le sacre des 4 évêques) et en 1991 (pour le sacre de Mgr Rangel) existe toujours.

 

Quand bien même Mgr Williamson n’aurait aucun motif supplémentaire, cette nécessité qui perdure suffit à justifier un nouveau sacre dès lors que Mgr Williamson éprouve le besoin d’être soulagé, secondé ou remplacé dans sa tâche épiscopale.

 

Pour sacrer Mgr Faure, Mgr Williamson invoque d’abord les motifs de nécessité qui durent depuis 1988 et 1991, avant d’en ajouterquelques autres. Que ces derniers déplaisent à Menzingen et DICI, c’est bien possible. Mais de toute manière, ils ne font que s’additionneraux précédents. Ils ne les suppriment pas, ils ne les remplacent pas, ils ne les diminuent pas, ils ne font que les augmenter. Quand bien même leur valeur serait nulle, les premiers demeureraient intacts. C’est le principe même de l’addition. Un principe solide et bien établi. Jusqu’ici, aucun illusionniste n’a réussi à l’escamoter. DICI est-il vraiment sûr d’être de taille à tenter la gageure ?

 

Et l’abbé Gleize ?

 

Le clou du spectacle est évidemment offert par l’abbé Gleize. Rendons-lui cette justice qu’il s’efforce d’élever le niveau (ce n’est pas très difficile). Théologien de qualité, il n’apprécie peut-être pas trop d’être employé par Menzingen à ces tours de fête foraine. Il fait tout son possible pour conserver sa dignité au milieu du cirque.

 

Il s’exprime même comme s’il n’était pas entièrement conscient des circonstances dans lesquelles on le fait intervenir, et ce léger décalage agrémente ses propos d’un comique de situation qui n’est peut-être pas totalement involontaire.

 

Mais ce sera pour une prochaine fois, si Dieu veut.

 

 

source : Dominicains d'Avrillé

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 15:26
Monseigneur Williamson

Monseigneur Williamson

Notre Seigneur n’a-t-il pas laissé tomber les Papes Conciliaires ?

Non pas s’il a empêché leur naufrage total dans la foi.

L’iniquité de Papes véritables qui détruisent régulièrement tout ce qui est catholique, est si mystérieuse que dans ce Commentaire d’ il y a 4 semaines, on a vu même Monseigneur Lefebvre considérer sérieusement si le Siège de Rome n’était peut-être pas vacant. Lui-même ne se leurra jamais, comme le font les libéraux, que la destruction n’était pas une vraie destruction, mais en même temps le sens de l’Eglise était trop fort chez lui pour que jamais il adoptât la solution sédévacantiste, en sorte qu’au moins en août 1976, le problème lui a paru « théologiquement insoluble ». Le « Commentaire » du 7 mars a suggéré qu’il pouvait y avoir une autre solution, mais bien difficile à imaginer pour des personnes aussi saines d’esprit que Monseigneur Lefebvre. Essayons de l’imaginer.
 
Pour ridiculiser cette solution, un sédévacantiste acharné l’a affublé du nom de « mentevacantisme », mais cette étiquette pourra faire l’affaire. Au lieu de signifier que le Siège de Rome soit vacant, elle suggère que ce sont les esprits de ces Papes qui sont vacants, c’est-à-dire vides du sens de la réalité, la réalité en ayant été vidée. Surtout depuis la Réforme Protestante les hommes se libèrent toujours plus de Dieu. Pour ce faire, ils ont dû libérer leurs esprits de la réalité qui les entoure, puisque toute réalité vient de Dieu et nous renvoie à Dieu. C’est en cela que consiste l’illusion libérale, l’ultime libération, connue aussi sous les noms de « pourriture mentale », « maladie mentale » ou « mentevacantisme », parce que l’esprit humain a été programmé par Dieu pour traiter de la réalité et non de la fantaisie ou de l’illusion.
 
Or de 1517 à 1958 les Papes catholiques ont résisté pour refouler cette pourriture mentale qui se mettait à engloutir le monde entier s’approchant lentement de sa fin, mais il n’y avait que trop de Catholiques, laïcs, prêtres, évêques et enfin cardinaux qui se laissaient petit à petit infecter par l’illusion libérale, jusqu’à se convaincre qu’elle produirait la meilleure des Néo-églises pour le meilleur des mondes nouveaux. Donc dans le Conclave papal de 1958, même si c’est le Cardical Siri qui avait été validement élu, les libéraux y eurent assez de pouvoir pour imposer au Conclave la fausse élection de Jean XXIII, et l’imposer ensuite par convalidation à l’Église Universelle.
 
Mais qu’est-ce que c’est qu’un libéral ? C’est un rêveur qui habite non pas le monde réel mais un Pays des Merveilles fabriqué par l’homme. Or, plus les esprits humains se décrochent de la réalité et se lancent dans le rêve, et moins de chance aura le libéral de se rendre compte qu’il ne fait que rêver, parce que le monde qui l’entoure se fait toujours plus supplanter par le Pays des Merveilles. Ce qui veut dire que dans les temps modernes il est de plus en plus facile pour un homme – et tout Pape reste homme – de se trouver objectivement dans le Pays des Merveilles tout en étant convaincu qu’il est dans la réalité. Voici cette « maladie mentale » directement observée par un prêtre de la Fraternité Sacerdotale St Pie X chez tous les quatre « théologiens » romains qui ont participé aux Discussions de 2009 à 2011 entre Rome et la FSSPX (à remarquer les guillemets qui entourent « théologiens », car dans ce Pays des Merveilles tout est une imitation irréelle de la réalité, en sorte que sans quelque signe pareil, on prendrait facilement l’imitation pour la réalité – cf. le « Néo- » qui démarque la « Néo-église »).
 
Vus ainsi, les Papes Conciliaires sont au moins en partie « sincères » dans leurs graves erreurs. Ce que vaut intérieurement cette « sincérité », Dieu seul peut en juger, mais extérieurement c’est une réalité objective qui nous entoure chaque jour plus. Il s’ensuivrait que ces Papes ne sont pas des destructeurs tout à fait conscients, parce que dans leurs esprits malades ils rendent service à la vraie Église en transformant la vieille Église au-delà de toute connaissance dans une « Église des Merveilles ». Objectivement il est certain que leurs bonnes intentions ont pavé le chemin de l’Enfer pour la vraie Église, mais subjectivement ne peut-on pas dire que ces bonnes intentions montrent que la prière de Notre Seigneur a empêché leur foi de faire complètement naufrage (Lc. XXII, 32) ? Même Paul VI a condamné la contraception, a promulgué un « Credo » relativement bon, a pleuré la perte de vocations, et a parlé de la fumée de Satan pénétrant dans l’Église. Dès lors, même avec Paul VI Notre Seigneur aurait tenu sa promesse de protéger Pierre.
 
Kyrie eleison.
 
 
source : Mgr Williamson - Initiative St Marcel
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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 14:05
Mgr Faure et Mgr Williamson

Mgr Faure et Mgr Williamson

De la même bouche coulent le fiel et le miel. Mais pas dans la même direction.

 

Envers Mgr Williamson et Mgr Faure, c’est tout fiel.

 

Envers la Rome conciliaire, tout miel.

 

Le communiqué de Menzingen sur le sacre du 19 mars offre un contraste vraiment impressionnant.

 

Les frères de Joseph ne pouvaient pas lui dire un seul mot paisiblement, tant ils le jalousaient (Gn 37, 4). N’attendez pas de Menzingen une seule parole de bienveillance, de reconnaissance, de charité envers Mgr Williamson ou Mgr Faure, après leurs décennies de bons et loyaux services. Menzingen ne songe qu’à les dénoncer. « La FSSPX dénonce la consécration épiscopale de l’abbé Faure. » Ça, au moins, c’est clair. Mais pourquoi cette dénonciation ? En quoi ce sacre est-il répréhensible ? C’est beaucoup plus obscur. On sent une animosité très forte, mais on ne discerne pas beaucoup d’arguments rationnels. Plus gênant encore : ce goût de fiel ! Menzingen semble incapable de parlerobjectivement des deux évêques en respectant tout simplement les faits. Il lui faut à tout prix déformer, salir les intentions, noircir les personnes. La tendance semble irrépressible.

 

1. « Contre toute relation »

 

Premier exemple : les relations avec Rome. Chacun sait que Mgr Williamson et Mgr Fellay s’opposent sur ce point. Le premier estime (à tort ou à raison, ce n’est pas ici la question) que le second manque de la force nécessaire pour s’opposer franchement – face à face – aux erreurs des autorités romaines ; au lieu d’impressionner ses interlocuteurs – comme Mgr Lefebvre – en leur rappelant frontalement les vérités gênantes, il se laisserait impressionner par eux.

 

Plus fondamentalement, l’opposition porte sur la finalité des entretiens. Pour Mgr Williamson, un seul but : que les autorités romaines abjurent les erreurs modernistes et libérales, et tout sera résolu. Tandis que Mgr Fellay rêve d’une reconnaissance canonique avant même la conversion des autorités.

 

Tout cela est de notoriété publique. La question n’est pas de savoir s’il faut ou non discuter avec Rome, mais comment et dans quel but mener ces discussions.

 

Menzingen pouvait facilement le dire d’un mot : Mgr Fellay et Mgr Williamson divergent quant aux discussions avec Rome. C’était clair, simple, vrai, parfaitement objectif.

 

Eh bien non ! Menzingen n’a pu se résoudre à dire les choses telles qu’elles sont. Le besoin de noircir était trop violent. Au mépris de l’évidence, Menzingen déclare que Mgr Williamson et Mgr Faure sont « contre toute relation avec les autorités romaines ». Ils ont pourtant tous les deux explicitement déclaré le contraire (et encore la veille du sacre), mais ça ne fait rien. Apparemment, Menzingen sait mieux qu’eux-mêmes ce qu’ils pensent!

 

2. « Ne s’apparente en rien »

 

Deuxième exemple : la comparaison entre le sacre de 1988 et celui de 2015.

 

Des différences et des ressemblances, on peut discuter longtemps [1]. Il semble au moins indiscutable que la nature de l’acte est la même. Qu’il y a un lien de parenté (à travers Mgr Williamson, Mgr Lefebvre est désormais le « grand-père dans l’épiscopat » de Mgr Faure). Que Mgr Lefebvre avait lui-même envisagé de sacrer Jean-Michel Faure. Que l’état de nécessité dans l’Église n’a pas diminué depuis 1988. Et enfin que Mgr Williamson tient le même discours que Mgr Lefebvre à l’époque.

 

On peut toujours discuter des autres circonstances de temps, de lieu ou de manière, mais Menzingen ne s’y essaye même pas. Son communiqué déclare tout simplement que « la consécration épiscopale de l’abbé Faure ne s’apparente en rien aux sacres de 1988 ». Vous avez bien lu : en rien.

 

Entre toutes les façons de critiquer le sacre de 2015, Menzingen a choisi la plus expéditive, la plus extrémiste, la plus insoutenable : tout nier en bloc. « Ne s’apparente en rien ». C’est le négationnisme intégral.

 

3. « Toutes les déclarations… »

 

On approche du sommet. Le voici enfin : « Toutes les déclarations de Mgr Williamson et de l’abbé Faure [on a noté le « toutes »] prouvent à l’envi [à l’envi : de façon surabondante] qu’ils ne reconnaissent plus les autorités romaines. »

 

C’est l’accusation qui tue : sédévacantisme ! Accusation catégorique, portée sans l’ombre d’un doute ou d’une nuance. On est très loin des formules interrogativo-négatives ou des allusions feutrées de Mgr Fellay quand il s’agit d’émettre des réserves sur le pape François («Nous ne comprenons pas…», «on a l’impression…»). Ici, Menzingen comprend très bien, et a la certitude. L’aveu n’a pas été fait une fois, par surprise et à demi-mot, il est dans «toutes les déclarations» des deux méchants évêques. Oui : toutes! Foi de Menzingen!

 

Pourtant, Menzingen réalise qu’il pourrait se trouver, parmi les lecteurs du communiqué, quelques lecteurs de Mgr Williamson. Qui risquent d’être un peu surpris. Car ils y ont lu tout le contraire. Non seulement Mgr Williamson reconnaît les autorités romaines, mais il a souvent argumenté contre le sédévacantisme (et, à tout prendre, de façon plus convaincante que Mgr Fellay, qui se contente de le brandir comme un épouvantail).

 

Ceux qui ont lu l’abbé Faure (notamment l’entretien juste avant son sacre) pourraient éprouver la même surprise. Et peut-être même s’imaginer que le bon Mgr Fellay ment. Ou, tout au moins, raconte n’importe quoi.

 

Heureusement, la réserve de fiel n’est pas épuisée. Pour se prémunir contre toute question embarrassante, il suffit d’accuser Mgr Williamson et Mgr Faure de mentir eux-mêmes ! Toutes leurs déclarations affirment reconnaître les autorités romaines ? Qu’à cela ne tienne ! C’est tout simplement qu’ils ne pensent pas ce qu’ils disent. Ce ne sont que des paroles en l’air, des formules creuses, des tournures de rhétorique. Et Menzingen, qui sait mieux qu’eux-mêmes ce qu’ils pensent réellement, complète : « Toutes les déclarations […] prouvent à l’envi qu’ils ne reconnaissent plus les autorités romaines, si ce n’est de façon purement rhétorique. »

 

C’est ce qu’on appelle, en bon français, un procès d’intention. La tactique préférée des subversifs (communistes, maçons, etc.), car elle est très difficile à contrer. Vous pouvez répondre ce que vous voulez, peu importe, puisqu’on a posé en principe que vous ne pensez pas réellement ce que vous dites ! Affirmez dix fois que vous reconnaissez bel et bien les autorités romaines, prenez même la peine de réfuter les arguments sédévacantistes : on se contentera de répondre que votre insistance sur ce point est bien louche et confirme, une fois de plus, que vous ne reconnaissez pas du tout les dites autorités « si ce n’est de façon purement rhétorique ».

 

Simple question à Mgr Fellay : en conscience, et devant Dieu, est-il vraiment certain que ce procédé polémique est pleinement conforme à l’Évangile ?

Mais le plus impressionnant, c’est le contraste.

 

Après tout, Menzingen souffrait peut-être d’une rage de dent ou d’une mauvaise nuit quand il a rédigé son communiqué. Cela pourrait expliquer le fiel.

 

Mais le miel ?

 

Car enfin, relisez attentivement : n’est-il pas évident qu’on a écarté de ce communiqué toute expression qui pourrait constituer ne serait-ce que l’ombre d’un risque de déplaisir à la Rome conciliaire?

 

1. « État de nécessité » sans cause identifiée

 

« La FSSPX réaffirme que l’état actuel de nécessité dans l’Église légitime son apostolat de par le monde. » — Mais d’où provient cet état de nécessité ? Il semble flotter dans l’air, sans cause ni explication autre que le malheur des temps. Menzingen le mentionne comme on constaterait la pluie ou le soleil, et ne rappelle pas une seule fois que le mal vient d’abord du pape et du Saint-Siège qui répandent depuis 50 ans des erreurs mortelles pour les âmes.

 

— Chut ! Chut ! Chut ! Attention ! Vous allez offenser Rome !…

 

2. Des évêques limités à la distribution des sacrements

 

Mgr Lefebvre a sacré des évêques pour qu’ils puissent ordonner des prêtres, c’est certain, mais aussi défendre la foi et combattre les erreurs actuelles. Surtout les erreurs modernistes et libérales, diffusées par la hiérarchie conciliaire.

 

Apparemment, c’est terminé. Pour Menzingen, les évêques ne doivent plus combattre les erreurs. Le communiqué explique que Mgr Lefebvre a sacré des évêques, en 1988, « dans le seul but de permettre [aux] fidèles de recevoir les sacrements par le ministère des prêtres qui seraient ordonnés par ces évêques ».

 

« Le seul but » : l’état de nécessité, dans l’Église, se limite aux sacrements. — Et la crise doctrinale ? Et les erreurs de la Rome conciliaire, de tendance néo-moderniste et néo-protestante si souvent dénoncée par Mgr Lefebvre ?

 

— Chut ! Chut ! Chut ! Attention ! Vous allez offenser Rome !…

 

3. Des erreurs qui viennent on ne sait d’où

 

Il y a pourtant des erreurs. Menzingen indique même qu’il faut s’y opposer. Dans son martial élan, le communiqué va jusqu’à déclarer courageusement que la Fraternité doit s’opposer aux erreurs « d’où qu’elles viennent ». Ah ! comme il sonne bien, ce « d’où qu’elles viennent » ! Et justement, d’où viennent-elles ? On n’en saura pas plus !

 

— Chut ! Chut ! Chut ! Attention ! Vous allez offenser Rome !…

 

Accusé par Mgr Williamson de mollir face à la Rome conciliaire, Mgr Fellay aurait pu profiter de l’occasion pour prouver qu’il n’en est rien. Quelques mots contre la Rome néo-moderniste et néo-protestante auraient été particulièrement adaptés. La situation semblait même les exiger. Eh bien non! Rien! Pas un traître mot! Mgr Williamson et Mgr Faure sont vilipendés, mais la Rome moderniste n’est aucunement dénoncée.

 

Et là, de deux choses l’une :

 

  • Soit (soupçon complotiste) le nouveau responsable de la communication de Menzingen est un allié secret de Mgr Williamson : il travaille perfidement à discréditer Mgr Fellay en publiant, en son nom, des communiqués à facture libérale (mielleux pour les ennemis de la foi, fielleux pour ses défenseurs).
  • Soit il exprime réellement la pensée de Mgr Fellay. Et alors, on comprend les félicitations que Mgr Pozzo a aussitôt adressées à la FSSPX pour ce beau communiqué.

 

P.S. Considération accessoire

 

Il est curieux que Menzingen s’exprime toujours comme si l’état de nécessité qui sévit dans l’Église était sa chasse gardée ou sa propriété privée. Seule la FSSPX semble pouvoir l’invoquer pour justifier son apostolat.

 

Finalement, Menzingen semble s’attribuer une suprême juridiction extraordinaire à peu près comme le pape exerce la suprême juridictionordinaire. Cette perspective expliquerait pourquoi Menzingen se croit autorisé à « dénoncer » le sacre de Mgr Faure : il porte atteinte à son monopole.

 

Si ce n’est pas cela, qu’est-ce donc ? Une prélature personnelle déjà accordée par Rome – secrètement – à Mgr Fellay ?

 

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[1] — Côté différences, Menzingen souligne avec emphase les « quelques centaines de journalistes du monde entier » présents en 1988. Visiblement, pour Mgr Fellay c’est très important. On a envie de lui demander combien de journalistes, à son avis, étaient présents lors de la première consécration épiscopale, le soir du Jeudi Saint.

 

 

 

 

source : Dominicains d'Avrillé

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29 mars 2015 7 29 /03 /mars /2015 16:42
Mgr Faure (Rivarol) : «Menzingen (FSSPX) n’est plus fidèle à la vérité»

 Dans un long article paru dans RIVAROL du jeudi 26 mars, nous évoquions le sacre du prêtre français Jean-Michel Faure par Mgr Richard Williamson. La cérémonie eut lieu le 19 mars au monastère bénédictin Santa Cruz de Nova Friburgo au Brésil dans la région de Rio de Janeiro.

Mgr Faure, qui a par ailleurs ordonné prêtre un moine bénédictin le 28 mars, la veille des Rameaux, toujours dans le même monastère brésilien, a bien voulu répondre, quelques jours seulement après sa consécration épiscopale, aux questions que nous lui avons posées, ce dont nous le remercions.

Nous précisons comme nous le faisons régulièrement pour les interviews que les propos tenus par la personne interrogée qui s’exprime dans nos colonnes en toute liberté lui permettent de mieux faire connaître sa position mais n’engagent nullement la rédaction du journal.

 

    RIVAROL : Pour quelles raisons avez-vous accepté d'être sacré évêque le 19 mars au Brésil par Mgr Richard Williamson ?

Monseigneur Jean-Michel FAURE : Pour servir l'Église, pour la gloire de Dieu, pour le salut des âmes. Un évêque est puissant pour tout cela, à condition de rester fidèle. Le but principal de cette transmission est de conférer la grâce de l'ordre sacerdotal et la grâce du sacrement de confirmation. Mgr Williamson ne pouvait voyager dans le monde entier.

 

    R. : Etes-vous certain que la Fraternité Saint-Pie X va se rallier au Vatican ?

Mgr FAURE : Là où il y va des deux mystères, de la grâce de Dieu et du libre arbitre des hommes, rien n'est certain. Mais humainement parlant, Mgr Fellay donne maintes indications de sa volonté ferme de rallier l'Église conciliaire, en particulier par la visite de prélats conciliaires auprès des séminaristes et d'après les récentes déclarations de Mgr Pozzo à la suite de la dernière consécration.

 

    R. : Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de ne pas avoir au moins attendu un ralliement public en bonne et due forme de la FSSPX pour procéder à un acte aussi lourd de conséquences ?

Mgr FAURE : Menzingen fait glisser tout les jours un bon nombre de bons prêtres vers ce ralliement désastreux en obligeant, par exemple, les séminaires de la FSSPX à recevoir — et donc à accepter en principe — les visites de ces prélats conciliaires et œcuménistes.

 

    R. : Menzingen a condamné avant même le Vatican votre sacre et beaucoup plus fermement. Qu'est-ce que cela vous inspire comme réaction ?

Mgr FAURE : Menzingen a peur. Elle perd sont autorité parce qu'elle n'est plus fidèle à la vérité.

 

    R. :L'Institut Mater Boni Consilli (IMBC) a publié le 20 mars un communiqué dans lequel il dénonce votre sacre comme sacrilège, illicite et schismatique car réalisé en reconnaissant publiquement François Ier comme vicaire du Christ tout en lui désobéissant avec un sacre sans mandat pontifical et destiné à combattre son magistère. Que répondez-vous à cette argumentation ?

Mgr FAURE : Dans la vraie Église Catholique, la Foi prime sur l'autorité, parce que l'autorité n'est là, au fond, que pour servir la vérité. Or, le Pape François possède bien l'autorité papale, personne d'autre n'est, ni ne peut être pape tant qu'il est en vie et ne démissionne pas, mais il ne met pas son autorité au service de la vérité, de la vraie Foi et donc on n'est pas obligé devant Dieu de lui obéir plutôt qu'à Dieu.

 

    R. : Que répondez-vous à l'accusation d'avoir eu recours à un « mandat romain apocryphe », ce qui est jugé comme une faute grave ?

Mgr FAURE : Un mandat romain “apocryphe” s'impose lorsque la Foi est en danger grave.

 

    R. : La soumission au pape est un dogme de foi pour les catholiques. Boniface VIII dans la bulle infaillible Unam Sanctam affirme : « Nous déclarons et définissons qu'il est nécessaire pour toute créature humaine d'être soumise au Pontife romain pour faire son salut ». Dans ces conditions, comment pouvez-vous combattre fortement l'occupant du siège de Pierre et le reconnaître en même temps comme l'autorité légitime, le vicaire du Christ qui a le pouvoir des clés et l'infaillibilité doctrinale ?

Mgr FAURE : La soumission et l'obéissance au pape ne sont pas inconditionnelles, mais conditionnelles — à condition qu'elles servent Dieu en servant la Foi. Détacher l'obéissance de la Foi, c'est la faire servir les hommes plutôt que Dieu.

 

    R. : Comment peut-on dire qu'un concile œcuménique (comme se prétend être Vatican II) est faillible et peut enseigner l'erreur et l'hérésie alors que vous dites qu'il a été promulgué par un vrai pape sachant qu'un concile œcuménique promulgué par le pape est nécessairement infaillible (magistère extraordinaire) ?

Mgr FAURE : Les papes conciliaires eux-mêmes ont proclamé qu'avec les Décrets du Concile Vatican II ils ne voulaient pas engager leur Magistère infaillible. Donc l'une des quatre conditions manque pour que celui-ci ait été engagé (la volonté du pape de lier – obliger – toute l'Église).

 

    R. : Comment peut-on dire que la nouvelle messe et les nouveaux sacrements sont un poison pour la foi et affirmer parallèlement qu'ils ont été promulgués légalement par la Sainte Eglise et le Vicaire de Jésus-Christ ?

Mgr FAURE : Mgr Lefebvre affirmait tout simplement que la nouvelle messe ne remplit pas l'une des condition essentielles à une loi valide : elle est contre le bien commun. Le même argument radical de bon sens s'applique à toutes ces apparentes “lois” qui détruisent l'Église.

 

    R. : Ne craignez-vous pas que cette énième division parmi les traditionalistes ne décourage beaucoup de baptisés et ne les éloigne totalement de la foi et de la pratique religieuse ?

Mgr FAURE : Je ne le crains pas du tout. Comme un ami l'a dit, « cette consécration a brisé l'étau de Menzingenet permet à de bons catholiques dans le monde entier de respirer ». Pourquoi ? Parce que l'on restaure une autorité catholique qui est unie à la vérité catholique.

 

    R. : Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos projets en France, sur l'ouverture d'un séminaire près du couvent d'Avrillé ?

Mgr FAURE : Ce projet avance.

 

    R. : Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes trop âgé (74 ans en août 2015) pour devenir évêque, les évêques (ou plutôt ce qui en tient lieu) partant aujourd'hui à la retraite à 75 ans ?

Mgr FAURE : Obliger les évêques à démissionner à 75 ans est une bêtise révolutionnaire, pour empêcher la vieillesse de faire valoir son expérience. Certainement la vérité catholique a besoin de nouveaux champions jeunes, mais en attendant, contentons-nous des vétérans de Mgr Lefebvre qui l'ont mieux compris qu'un grand nombre de jeunes.

 

    R. : Une polémique est née à propos de l'enterrement de votre père en Argentine. Des sites Internet hispaniques vous accusent d'être marrane, des ecclésiastiques qui étaient à l'époque prêtres — comme Mgr Morello, directeur du séminaire de La Reja au moment des faits —, affirment, qu'à la mort de votre père en Argentine votre famille avait procédé à des rituels judaïques et que ce scandale serait l'une des principales raisons (mais non la seule) du départ ultérieur de 25 séminaristes et de 8 prêtres du séminaire de La Reja ?

Mgr FAURE : Le 3 mars 1986, le corps de mon père fut ramené chez moi pour être veillé. Il fut placé sur mon lit et non sur le sol comme le prétendent faussement les calomnies des sédévacantistes. Qu'ils donnent le nom de leurs témoins! Personnellement je peux nommer l'Abbé Canale (FSSPX) qui a célébré la messe de Requiem, l'Abbé Ricardo Olmedo (FSSPX), les professeurs du séminaire qui connaissent les faits, les séminaristes qui sont aujourd'hui prêtres, l'Abbé Schmidberger (FSSPX), qui se trouvait à la messe et au cimetière et aussi les membres de la famille Masuda, qui furent de grands bienfaiteurs du séminaire dès les débuts et qui veillèrent toute la nuit. Eux-mêmes, par la suite, accueillirent dans leur maison de campagne les vingt-cinq séminaristes qui s'enfuirent du séminaire à l'occasion de la rébellion sédévacantiste de 1989. Mon père est enterré dans le petit cimetière du séminaire où sa tombe est bien visible. Les séminaristes et de nombreux prêtres et fidèles assistèrent à la messe. Il n'y eut, dans cet épisode, rien de spécial et rien à cacher, sinon que l'on trouve en cela un exemple de la logique sédévacantiste pour pouvoir dire que Mgr Faure est juif : je suis né en Algérie: les juifs sont nombreux en Algérie; donc je dois être juif! Mais comme les musulmans sont beaucoup plus nombreux, ne serais-je pas un musulman marrane? Contre les calomnies et les inventions ridicules, je dispose en France d'un arbre généalogique bien fait que je rendrai public lors de mon retour.

 

Au sujet de la crise du séminaire de Buenos Aires, je dois dire que je suis arrivé à Mexico le 24 septembre 1985, cinq jours après le terrible tremblement de terre, après avoir été nommé supérieur du district du Mexique, mais cette crise eut lieu en 1989 dans le cadre de la rébellion sédévacantiste contre Mgr Lefebvre. Le directeur (NDLR : l’abbé Morello, aujourd’hui Mgr Morello), un professeur (NDLR : l’abbé Medina) et plusieurs prêtres de cette tendance, avaient influencé la moitié des séminaristes de La Reja, ceux qui, en 1989, attendirent la visite de l'Abbé Schmidberger pour quitter en masse le séminaire et s'en aller dans un “séminaire” construit par un groupe de laïcs mexicains. Échec total: un petit groupe d'entre eux se rendit dans un monastère abandonné près de Cordoba, en Argentine, et ensuite dans les environs de Lujan et finalement à El Boson (au sud de l'Argentine). Donc il est évidemment faux que le soi-disant scandale de l'enterrement de mon père, survenu trois ans avant, ait provoqué la sortie immédiate de ces vingt-cinq séminaristes. Mgr Tissier a relaté ces faits dans la biographie de Mgr Lefebvre (page 546, 2ème édition corrigée, Édit. Clovis, 2002).

 

    R. : Ne craignez-vous pas d'être pris en sandwich, si vous me permettez, Monseigneur, cette expression familière, entre la Fraternité Saint-Pie X à “gauche” et les sédévacantistes à “droite”, les deux, pour des raisons certes différentes, vous accusant d'être schismatique et d'entrer dans une logique sectaire et non catholique ?

Mgr FAURE : Au nom du Ciel, existe-t-il une Vérité au-dessus de tous les hommes, oui ou non ? Si oui, zut aux libéraux, et zut aux sédévacantistes ! Pour cette vérité volontiers on jouera le rôle de sandwich. Le prêtre est un homme mangé, disait le Curé d'Ars !

 

    R. : Vous vous réclamez de la Tradition. Mais qui est l'interprète authentique et le garant de la Tradition sinon le pape, sinon le magistère ? Comment donc pouvez-vous sortir de cette impasse ?

Mgr FAURE : Lisez l'Évangile de Saint Jean. On y trouve une vingtaine de citations selon lesquelles Jésus en tant qu'homme exprime sa soumission absolue à la volonté de son Père, qui est au-dessus de Lui, et qui est absolue. Cette vérité et cette volonté, il les a transmises (tradidit), et voilà l'origine et l’infaillibilité de la Tradition, qui est donc elle aussi au-dessus des papes, a fortiori, ayant été au-dessus de Jésus (en tant qu'homme). Voilà ce que perdent de vue tous les conciliaristes, mais ce que Mgr Lefebvre n'a jamais perdu de vue : bien comprise, la Tradition est la mesure des papes et non les papes la mesure de la Tradition. Elle reste ce qu'elle a toujours été, indépendamment de leurs éventuelles bêtises.

 

Toute la raison d'être et la force de cette consécration du 19 mars, c'est sa fidélité à cette Tradition. Que Dieu nous y garde fidèle, par la Très Sainte Vierge Marie.

 

 

 

source : Rivarol via TradiNews

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28 mars 2015 6 28 /03 /mars /2015 17:41
Monseigneur Williamson

Monseigneur Williamson

Saint Joseph, grand Patron de l’Église, merci

Pour avoir augmenté ses évêques ainsi !

 

La consécration épiscopale de l’abbé Jean-Michel Faure au Monastère de la Sainte Croix au Brésil la semaine dernière fut une occasion de réjouissance. Le temps faisait chaud et sec. Le soleil brillait. Les moines de Dom Thomas d’Aquin et les Sœurs qui en sont proches ont réussi le tour de force de transformer un garage de ciment et de métal en un sanctuaire digne de la noble liturgie, qu’ils ont su aussi parfaitement préparer. Bien que la nouvelle ait du être tardivement annoncée, un groupe de prêtres des deux Amériques et de France se trouvait là, ainsi qu’une congrégation d’une centaine d’âmes, provenant elle aussi de nombreux pays, qui a suivi attentivement la cérémonie de trois heures.

 

Naturellement tous les catholiques qui voient la nécessité d’au moins un évêque de plus pour aider à assurer la survie d’une « Tradition Résistante », se sont réjouis. La défense de la Foi catholique telle que Monseigneur Lefebvre l’entendait ne pouvait plus longtemps dépendre d’un seul évêque. La consécration qu’il réalisa des quatre évêques en 1988 sans l’autorisation de Rome, pour accomplir l’« Opération Survie » au lieu de l’« Opération Suicide », devait être prolongée au 21ème siècle. Nous demandons pardon à tous les Catholiques qui auraient voulu être présents si seulement ils en avaient été informés à temps, mais tout devait être fait pour garantir que la consécration eût lieu, et cela incluait une certaine discrétion,.

 

En effet, la consécration avait de puissants ennemis. L’Église officielle à Rome réagit en déclarant que le consécrateur était « automatiquement excommunié », mais tout comme en 1988 cette déclaration est fausse, parce que selon la loi de l’Église quiconque commet un acte punissable ne tombe pas sous le coup de la pénalité normale, par exemple l’excommunication pour la consécration d’un évêque sans l’autorisation de Rome, s’il a agipar nécessité. Cela relève du simple bon sens, et il est évident qu’il y avait nécessité dans le cas présent. Dans la mesure où se rapproche de plus en plus la Troisième Guerre mondiale, quel individu sur terre peut être assuré de sa propre survie ?

 

De même le quartier général de la Fraternité Saint Pie X à Menzingen en Suisse a condamné la consécration de Monseigneur Faure par un communiqué de presse émis le jour même. Il n’est pas sans intérêt d’y remarquer que le consécrateur fut exclu de la Fraternité en 2012 à cause de sa « vigoureuse critique » des contacts entre la Fraternité et Rome au cours des années précédentes. Menzingen a déclaré le plus longtemps possible qu’il s’agissait d’un problème de « désobéissance ». Enfin Menzingen admet avoir bien été continuellement accusée de « trahir l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ». Exactement. De la trahir et de la détruire.

 

Rome elle-même confirme la trahison. Le jour qui suivit la consécration, Monseigneur Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, après avoir déclaré l’inexistante «excommunication», a continué en affirmant que . . . . Plusieurs réunions (entre Rome et la FSPX) ont eu lieu et d’autres encore sont prévues avec certains prélats (romains) pour discuter des problèmes qui ont encore besoin d’être éclaircis dans une relation de confiance,des problèmes « doctrinaux et internes à la Fraternité ».

 

Monseigneur Pozzo a poursuivi : Le Pape attend que la Fraternité se décide à entrer dans l’Église, et nous sommes toujours prêts avec un projet canonique qui est connu (une prélature personnelle). Un peu de temps est nécessaire pour que les choses deviennent claires à l’intérieur de la Fraternité, et pour que Monseigneur Fellay obtienne un consensus suffisamment ample avant de faire ce pas.

 

Que faut-il de plus à qui que ce soit pour voir l’inscription sur le mur ?

 

Kyrie eleison.

 

 

 

 

source : Mgr Williamson - Initiative St Marcel

 

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 18:21
Mgr Lefebvre

Mgr Lefebvre

" Voter socialiste, c'est voter contre Dieu. Le programme socialiste, fait frémir pour l'âme des enfants. Économiquement ce sera probablement la catastrophe, mais ce qu'il y a de pire, c'est la mainmise sur les esprits. L'argent c'est peu de chose à côté des âmes et le péché va se répandre partout. (...) "

le 21/06/1981 à La Roche-sur-Yon (Vendée)

Mgr LEFEBVRE L'Église est occupée par une loge maçonnique

Mgr LEFEBVRE : la Franc maçonnerie veut détruire l'Église

 

Mgr Lefebvre explique pourquoi on ne peut se rallier

 

le 25 mars 1991 mourrait Monseigneur Marcel Lefebvre (FSSPX)
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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 18:21
Jérome Bourbon (Rivarol) : Mgr Williamson sacre un nouvel évêque

Le 19 mars, solennité de saint Joseph, Mgr Richard Williamson a procédé à la consécration épiscopale sans mandat pontifical de l’abbé Jean-Michel Faure au monastère bénédictin de Nova Friburgo (près de Rio de Janeiro) au Brésil. Ce sacre n’est pas vraiment une surprise. Il est en effet la conséquence directe de la division entre les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Ayant été exclu de la FSSPX en octobre 2012 par son supérieur général, Mgr Bernard Fellay, Richard Williamson, qui a eu 75 ans le 8 mars, est depuis libre de ses mouvements. Comme il est opposé au processus de rapprochement entre la direction de la Fraternité Saint-Pie X et les modernistes qui occupent le Vatican, il a jugé bon de pourvoir à sa succession en sacrant un de ses proches, l’abbé Jean-Michel Faure, un prêtre français, un Pied-Noir né en Algérie en août 1941, qui est entré comme lui au séminaire d’Ecône en 1972 et qui a été ordonné prêtre par Mgr Lefebvre en juin 1977. Ancien supérieur de district d’Amérique du sud, ancien directeur du séminaire de la Reja, ancien supérieur du Mexique, l’abbé Faure était un intime de Mgr Lefebvre. En 1986, le fondateur d’Ecône aurait proposé à l’abbé Faure de le sacrer, ce que ce dernier aurait refusé, proposant plutôt de choisir l’Espagnol Alfonso de Galarreta.

 

MENZINGEN CONDAMNE LE SACRE AVANT LE VATICAN !

 

Ce sacre a été immédiatement condamné par la direction de la Fraternité Saint-Pie X qui précise que le consacré et le consécrateur ne sont plus membres de la Fraternité, que cette initiative ne saurait être comparée aux sacres de 1988 — pourtant eux aussi opérés sans mandat pontifical, ainsi d’ailleurs que le sacre de Mgr Rangel le 28 juillet 1991 à Campos par trois évêques de la FSSPX —. Menzingen affirme que Mgr Williamson et ses amis ne reconnaissent que « de façon purement rhétorique les autorités romaines ». Mais n’est-ce pas là le reproche fait depuis 1988 à la Fraternité Saint-Pie X par la Fraternité Saint-Pierre qui, elle, est reconnue par le Vatican et lui est soumise ?

 

Cette condamnation solennelle du sacre du 19 mars par la FSSPX, d’abord destinée à montrer sa bonne volonté au Vatican, a été très appréciée en hauts lieux. Dans un entretien à I-Media, le secrétaire de la commission “pontificale” Ecclesia Dei “Mgr” Pozzo déclare d’une part que par ce sacre Richard Williamson est automatiquement excommunié. « Lorsqu’un évêque consacre un autre évêque sans mandat pontifical, il est excommunié latae sententiae » affirme Guido Pozzo qui ajoute que « les conséquences canoniques devraient être désormais prises par la Congrégation pour les évêques, dont c’est la compétence ». Excommunier publiquement un évêque révisionniste ne peut en tout cas que réjouir la Synagogue !

 

D’autre part, le “prélat” romain avoue : « Nous apprécions ce qu’a fait savoir la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie-X, qui s’est exprimée très clairement ». Actuellement, confie “Mgr” Guido Pozzo, le dialogue “continue”avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. « Plusieurs rencontres ont eu lieu et sont encore prévues avec certains prélats pour approfondir les problèmes qui restent à éclaircir, dans un rapport de confiance », poursuit le secrétaire de la Commission “pontificale” Ecclesia Dei pour qui, au-delà des difficultés doctrinales qui subsistent, les problèmes sont « internes à la Fraternité ». « Le pape, poursuit “Mgr” Pozzo, attend que la Fraternité Saint-Pie-X décide d’entrer (dans l’Eglise) et nous sommes toujours disponibles, avec un projet canonique qui est déjà connu », à savoir la création d’une prélature personnelle. « Il faut un peu de temps, conclut-il, pour que les choses s’éclaircissent en interne et que Mgr Fellay puisse obtenir un consensus assez élargi avant d’accomplir ce geste ». Il n’est pas sûr que le supérieur général de la FSSPX soit ravi de la déclaration très franche du secrétaire de la commission Ecclesia Dei qui rend publique et transparente sa stratégie accordiste.

 

Une politique de ralliement par degrés qui a fait des vagues

 

Il ne fait en effet aucun doute pour les observateurs attentifs que depuis plus d’une quinzaine d’années la direction de la FSSPX cherche un arrangement avec le Vatican. D’où la création du GREC (Groupe de recherche entre catholiques) en 1997 qui faisait dialoguer en toute discrétion des traditionalistes et des clercs et “prélats” conciliaires en vue d’une « régularisation canonique » de la FSSPX. D’où la création en 1998 de la Lettre à nos frères prêtres, « trimestriel de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France ». D’où surtout la reprise en 2000 de pourparlers entre le Vatican et la FSSPX, année où fut versée par le ministère de l’Intérieur français la totalité des dons et legs en faveur de la Fraternité pour une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros, somme qui avait été bloquée depuis les sacres de 1988. Ces discussions auxquelles Menzingen avait convié les prêtres de Campos conduiront au ralliement de ces derniers en 2001-2002.

 

Historiquement les discussions avec le Vatican ont toujours divisé et affaibli le camp de la résistance à Vatican II : les négociations entre Mgr Lefebvre et le “cardinal” Ratzinger n’ont pas abouti en 1988 mais elles ont débouché sur la création de la Fraternité Saint-Pierre et la sécession du Barroux. Les actuelles discussions n’ont pas manqué non plus d’exciter les tendances centrifuges au sein de la mouvance lefebvriste, un peu sur la gauche mais surtout à droite.

 

D’un côté des prêtres et des communautés impatients de voir l’accord se conclure se rallient (les Rédemptoristes transalpins en 2008 ; des prêtres passent au “diocèse” comme les abbés Beaublat, Mercury, Lamerand, Prouteau, Thuillier, devenu le secrétaire particulier de “Mgr” Vingt-Trois, “cardinal-archevêque” de Paris !) Le cas de l’Institut du Bon Pasteur créé en 2006 est un peu différent car il a pour origine un problème de discipline et de gestion interne même s’il aboutit, lui aussi, au ralliement de figures historiques de la Fraternité comme les abbés Philippe Laguérie — auquel Suresnes avait envoyé en 2004 des vigiles et des chiens pour le faire quitter d’urgence le prieuré de Bruges près de Bordeaux et l’avait exclu de la cultuelle pour qu’il soit privé à vie de couverture sociale —, Guillaume de Tanoüarn, Paul Aulagnier, lequel a été exclu de la FSSPX au moyen d’un simple fax en octobre 2003 parce qu’il s’était déclaré trop tôt et trop ouvertement accordiste en approuvant bruyamment l’accord de Campos avec le Vatican. Accord auquel, on le sait tous aujourd’hui, Mgr Fellay travaillait déjà à l’époque dans la plus grande discrétion, notamment avec le “cardinal” Castrillon Hoyos.

 

D’autres, plus nombreux, n’acceptent pas ce qui leur apparaît comme les prémices d’un ralliement à « la Rome moderniste ». Une soixantaine de prêtres ont ainsi quitté la FSSPX (ou en ont été exclus) ces dernières années car ils refusaient la politique de Mgr Fellay. Les abbés Pinaud et Salenave ont même eu à répondre de leurs actions supposées contre le supérieur général à travers des « procès canoniques » en interne. Pour découvrir qui étaient les auteurs d’un libelle contre Mgr Fellay (la lettre dite des trente-sept prêtres du 28 février 2013), on a fait espionner la messagerie électronique des abbés Rioult, Salenave et Pinaud. Ce dernier a porté plainte au pénal pour usurpation d’identité, faux et usage de faux car un de ses confrères envoyait des messages à sa place sous son identité à des fins de renseignement ! Le procès des abbés Pinaud et Salenave a même fait l’objet d’un livre de l’abbé Pivert Quel droit pour la Tradition catholique ? Lequel abbé Pivert a quitté la FSSPX après la condamnation par Mgr Fellay de son livre Mgr Lefebvre : nos rapports avec Rome, livre dans lequel l’abbé recensait toutes les déclarations du fondateur d’Ecône hostiles au ralliement.

 

Plusieurs communautés amies ont également fait sécession : les bénédictins de Nova Friburgo et la communauté du père Jahir au Brésil en 2012, des carmélites en Allemagne en 2012 également, les dominicains d’Avrillé en janvier 2014, deux dominicaines enseignantes de Brignoles en juillet 2014.

 

D’autres communautés religieuses, sans avoir encore franchi le pas, sont très réticentes à l’égard des orientations actuelles du supérieur général. C’est le cas des capucins de Morgon et des bénédictins de Bellaigue. Mgr Fellay avait d’ailleurs retardé sine die en juin 2012, quelques jours avant la cérémonie, les ordinations des capucins et des dominicains se plaignant de leur manque de confiance à son égard. Les franciscaines du Trévoux, quant à elles, ont rétabli dans leur Ordo de 2015, comme centre de messe au Brésil le monastère bénédictin de Nova Friburgo — qu’elles avaient supprimé dans l’édition 2014 — s’affranchissant en cela des consignes de Menzingen.

 

Ce qui a rendu les oppositions encore plus rudes, c’est que les mécontents ont eu le sentiment d’avoir été manipulés pendant des années par le supérieur général. Pour arriver à faire accepter l’idée d’un accord à des troupes qui y étaient très majoritairement hostiles il y a encore 15 ou 20 ans, Mgr Fellay, de manière très gaullienne, a dû utiliser la ruse, la duplicité, le mensonge, fût-ce par omission, et la fameuse restriction mentale.

 

D’où l’orchestration, pendant quinze ans, d’un double discours : un discours ad intra contre les accords dans ses homélies, ses conférences, dans Cor unum, le bulletin interne réservé aux prêtres de la Fraternité où le supérieur général rappelait le principe qui prévalait de facto depuis les sacres : pas d’accord pratique avec le Vatican sans accord doctrinal préalable. Et un discours ad extra, dans ses conférences de presse, ses interviews et confidences aux journalistes et aux “prélats” romains, à travers aussi sa discrète et efficace courroie de transmission, le GREC, en faveur d’un rapprochement et d’un accord avec la “Rome moderniste”. Il a fallu attendre l’échange des lettres entre les quatre évêques et le préambule doctrinal du 15 avril 2012, jamais rétracté sur le fond, dans lequel Mgr Fellay reconnaît que la nouvelle messe et les nouveaux sacrements ont été « légitimement promulgués » par Paul VI et Jean Paul II (paragraphe 7) et que « Vatican II éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Eglise, implicitement présents en elle ou non encore formulés conceptuellement » (paragraphe 4) pour que les yeux se dessillent.

 

Mgr Ducaud-Bourget aimait à répéter : « Lorsqu’un clerc veut faire une saloperie, il invoque toujours une raison surnaturelle ». Aussi, pour emporter le morceau, à partir de 2006, Mgr Fellay a régulièrement enrégimenté la Sainte Vierge dans des « croisades du Rosaire » destinées à obtenir successivement la libération de la messe tridentine et la levée des excommunications. Le “Motu Proprio” du 7 juillet 2007 et la levée des excommunications le 21 janvier 2009 ont ainsi été présentés par le supérieur général comme d’extraordinaires “miracles” obtenus par la Mère de Dieu et tendant à prouver que le Vatican revenait progressivement à la Tradition.

 

Deux lefebvrismes : un accordiste et un anti-accordiste

 

Si le secrétaire de la commission Ecclesia Dei dit vrai dans l’interview donnée à I-Media, la Fraternité Saint-Pie X canal officiel devrait donc être « normalisée canoniquement » dans les mois ou les années qui viennent (lorsque les choses se seront « éclaircies en interne » pour reprendre l’expression euphémisante de “Mgr” Pozzo) tandis que subsistera une Fraternité Saint-Pie X « canal historique » (c’était déjà ainsi que se désignaient les partisans de l’abbé Philippe Laguérie en 2004-2005) aux effectifs et aux moyens beaucoup plus modestes. Se font face des lefebvristes accordistes, “de gauche” autour de Mgr Fellay et des lefebvristes anti-accordistes, “ de droite” autour de Mgr Williamson.

 

Malgré tout ce qui les oppose (et la rupture entre eux paraît désormais irrémissible), ils ont en commun d’une part de se réclamer de l’héritage, de la pensée et de l’action de Mgr Lefebvre, d’autre part de rejeter explicitement le sédévacantisme. La veille de son sacre, dans une interview accordée au blog Non Possumus, le futur Mgr Faure expliquait : « Nous devons conserver l’attitude qui a été celle de Mgr Lefebvre, l’attitude prudente qui exclut le sédévacantisme. Mgr Lefebvre a toujours refusé d’ordonner un séminariste qui fût sédévacantiste. C’était la politique de la FSSPX jusqu’à sa mort. Donc qu’on ne nous dise pas que Monseigneur a dit ceci ou cela. » La principale préoccupation de Mgr Faure sera de « s’efforcer de maintenir l’œuvre de Mgr Lefebvre dans le chemin qu’il avait tracé, sans dévier à droite ni à gauche ». Mgr Richard Williamson n’est pas en reste qui, dans son dernier Commentaire Eleison (n°401 du 21 mars 2015), dit des sédévacantistes qu’ils n’ont que des « arguments émotionnels ».

 

Mais, dira-t-on, comment se fait-il que des prêtres et des évêques qui se réclament de Mgr Lefebvre puissent en tirer des conclusions diamétralement opposées sur le principe d’un accord avec le Vatican ? Tout simplement parce que, comme l’a entre autres démontré, citations à l’appui, le blog Avec l’Immaculée, le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X a beaucoup varié dans ses déclarations sur ce sujet et que l’on peut trouver dans ses discours des arguments en faveur d’une « régularisation canonique », d’autres, aussi nombreux, en faveur d’une résistance ouverte à « la Rome moderniste ». Dans les lettres peu amènes que se sont échangées les quatre évêques de la Fraternité au printemps 2012, il était frappant de constater qu’ils citaient, à l’appui de leur position, des déclarations parfaitement authentiques de Mgr Lefebvre, mais allant dans un sens opposé.

 

Et aujourd’hui encore Mgr Tissier de Mallerais, bien que toujours dans la FSSPX et hostile à la “dissidence” de Mgr Williamson (dans une lettre il est allé jusqu’à lui écrire que Mgr Lefebvre avait eu tort de le sacrer !), ne manque pas une occasion de dire son hostilité à une « régularisation canonique » de la Fraternité tant que le Vatican reste aux mains des modernistes. Ce qui est une forme de contestation larvée des orientations du supérieur général. Quant à Mgr de Galarreta, après avoir dit son opposition à un accord pratique, qui serait selon lui dévastateur pour l’unité de la Fraternité et cosigné la lettre des trois évêques envoyée à Mgr Fellay et à ses assistants en avril 2012, il semble avoir tourné casaque et s’être rangé depuis le chapitre général de juillet 2012 dans le camp de la maison généralice.

 

Un espace étroit pour les “résistants”

 

C’est dire que l’espace paraît bien étroit pour les williamsoniens qui font face à une double concurrence : sur leur gauche avec la Fraternité Saint-Pie X qui conserve son maillage territorial sur les cinq continents avec ses chapelles, ses prieurés, ses écoles, ses séminaires, sa notoriété, ses moyens matériels importants et sur leur droite avec les sédévacantistes qui dénoncent dans le sacre de Mgr Faure un acte illicite et schismatique car ce sacre s’est fait en reconnaissant publiquement François Ier comme vicaire du Christ (cité au canon de la messe) tout en lui désobéissant de manière spectaculaire (par l’absence de mandat pontifical) et en affirmant vouloir le combattre. A cet égard on notera que Mgr Faure ne s’oppose pas par principe et de manière absolue à des rencontres avec les occupants du Vatican. Interrogé pour savoir s’il se rendrait à Rome s’il y était invité pour parler avec François, Jean-Michel Faure répond : « En premier lieu je consulterais tous nos amis de la Résistance. J’irais avec Mgr Williamson et d’autres prêtres excellents qui mènent le combat de la Résistance avec beaucoup de courage. Je maintiendrais informés tous nos amis, en toute transparence. »

 

Cette position intermédiaire entre la Fraternité Saint-Pie X et les sédévacantistes paraît difficile à tenir intellectuellement car pour un catholique conséquent il est nécessaire d’être soumis au pape qui est le père commun des chrétiens, la source de toute juridiction, le vicaire du Christ sur la terre, le chef de l’Eglise, le successeur de Pierre qui a le pouvoir des clés. Ubi Petrus, ibi Ecclesia : là où est Pierre, là est l’Eglise est un adage catholique bien connu. Peut-on donc se soustraire en tout depuis un demi-siècle à l’autorité des “pontifes” conciliaires tout en continuant à les reconnaître publiquement comme l’autorité légitime ? De la même manière, peut-on dire que la nouvelle messe, les nouveaux sacrements sont un poison pour la foi et en même temps reconnaître qu’ils ont été légalement promulgués par l’Eglise et le vicaire du Christ ? Voilà en effet qui va contre l’infaillibilité du pape dans la promulgation d’un rite pour l’Eglise universelle. Le pape peut-il être à la fois le vicaire du Christ et une figure de l’Antéchrist ? Voilà qui ne respecte pas le principe de non-contradiction ni non plus la divinité de l’Eglise !

 

Infiltrations juives ?

 

La marge est d’autant plus étroite pour la “résistance” que la personnalité de Mgr Faure, non plus d’ailleurs que celle de Mgr Williamson, converti de l’anglicanisme à 31 ans, ne fait pas l’unanimité parmi les opposants à Mgr Fellay. Dans le même entretien à I-Media, “Mgr” Guido Pozzo dit de Mgr Faure qu’il est « un de ces extrémistes et jusqu’au-boutistes qui ont quitté la Fraternité Saint-Pie X ». Ce n’était pourtant pas la réputation qu’avait jusque-là l’abbé Jean-Michel Faure qui, serait en effet, bien malgré lui, à l’origine de la plus grave crise qu’ait connue le séminaire de la FSSPX à la Reja en Argentine depuis sa création. En 1989, 25 séminaristes et 8 prêtres dont un professeur de séminaire ont en effet quitté bruyamment la Fraternité à la suite, dit-on, des obsèques du père de l’abbé Faure. Des séminaristes venus veiller le corps du défunt seraient repartis horrifiés, ayant cru remarquer que des rituels judaïques avaient été utilisés par la famille. Le bruit s’était alors répandu comme une traînée de poudre qu’en réalité la famille Faure née en Algérie (où les juifs sont nombreux) était marrane.

 

Même si aucune preuve incontestable n’a jamais pu être apportée, les soupçons à l’égard de l’abbé Faure n’ont jamais cessé depuis lors chez certains traditionalistes. D’aucuns vont jusqu’à dénoncer « l’infiltration juive » autour de Mgr Williamson qui serait parallèle à celle que l’on soupçonne auprès de Mgr Fellay. Plusieurs sites Internet (dont le blog Reconquista) évoquent en effet l’influence, dit-on considérable, du financier et milliardaire sioniste Maximilien Krah, grand donateur de Tsahal, et animateur de galas en faveur de l’armée israélienne, sur Mgr Fellay. Krah jouerait un rôle moteur dans la gestion des biens de la Fraternité. Dans la société anonyme Dello Sarto, qu’il a fondée avec Mgr Fellay, et qui brasserait des millions d’euros, il est le seul avec le supérieur général de la FSSPX à disposer de la signature individuelle comme on peut en effet le vérifier sur le registre du commerce et de l’information économique (moneyhouse.ch).

 

Atomisation de la mouvance traditionaliste

 

On remarquera que Mgr Williamson a choisi de sacrer un prêtre quasiment aussi âgé que lui (ils ont dix-sept mois d’écart) de sorte que la question d’un nouvelle consécration épiscopale se posera dans les cinq à dix ans qui viennent. Par ce sacre, l’évêque britannique a d’abord voulu rassurer les prêtres de la “résistance” qui craignaient de se retrouver sans évêque et qui l’ont fortement incité à passer à l’acte. Quelques semaines avant le sacre, ils avaient exercé sur lui une forte pression le suppliant de se doter d’urgence d’un successeur. Ce sacre est aussi un moyen d’encourager les prêtres, encore à l’intérieur de la Fraternité, mais hostiles à Mgr Fellay, à rejoindre le camp de la “résistance”. Mgr Faure a d’ailleurs dit qu’il s’installera en France et fondera un séminaire tout près des dominicains d’Avrillé (Maine-et-Loire).

 

Ce sacre — aussi discret que celui de Mgr Rangel en 1991 — témoigne de l’atomisation des traditionalistes opposés à Vatican II. Plus la crise s’éternise, plus les divisions s’accroissent, plus la confusion et le désordre se généralisent, ce qui est somme toute logique. Plus le temps passe, plus les traditionalistes font face à deux dangers symétriques : celui du ralliement qui conduit au reniement et à l’apostasie (que l’on songe par exemple à cet effrayant “synode” légitimant de fait l’homosexualité et vidant de sa substance l’indissolubilité du mariage) ou celui de l’enfermement sectaire, de la marginalisation, de l’éparpillement en de multiples groupuscules parfois dirigés par de véritables gourous. Car s’il est en effet impératif de résister sans ambiguïté à la révolution conciliaire, il est dangereux également de se donner une autorité et une juridiction dont on est dépourvu et de se croire tout permis au motif que l’Eglise connaît une crise affreuse. Si l’on ne saurait faire aucunement confiance aux imposteurs qui usurpent les postes d’autorité à Rome depuis 1958 (« Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. L’Eglise sera éclipsée » a prophétisé la Sainte Vierge à La Salette en 1846), il serait déraisonnable d’accorder une confiance inconditionnelle à tel ou tel chef traditionaliste autoproclamé qui n’a pas le charisme d’infaillibilité ni les promesses de l’éternité.

 

Voyons les choses en face : à vue humaine l’avenir s’annonce très sombre pour le catholicisme, le pire étant de toute évidence à venir. Nous vivons plus que jamais le Samedi Saint de l’Eglise militante. Il faut être aveugle pour ne pas voir que nous connaissons des temps apocalyptiques, eschatologiques et antéchristiques. A la lumière des événements actuels, l’on comprend mieux pourquoi le Christ dit dans l’Evangile que les jours seront abrégés à cause des élus, sinon aucune âme ne se sauverait. On saisit mieux aussi son interrogation angoissante : « Lorsque le Fils de l’Homme reviendra sur terre, trouvera-t-Il encore la Foi ? »

 

 

source : Rivarol via TradiNews

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25 mars 2015 3 25 /03 /mars /2015 17:42
Mgr Faure et Mgr Williamson

Mgr Faure et Mgr Williamson

Monseigneur, certains s'interrogent sur les motifs pour lesquels votre consécration fut réalisée avec autant de discrétion. N'aurait-il pas été préférable de donner une plus grande publicité à un événement aussi heureux ?

La consécration a dû être réalisée ainsi pour ne pas être empêchée, la situation de Mgr Williamson restant délicate. Nous avons choisi ce monastère d'accès assez difficile qui permettait certaines mesures de sécurité. En outre les installations ici sont suffisantes et l'on dispose d'un bon nombre de ministres pour la liturgie. Avant tout, il s'agissait d'éviter toute manifestation et la cérémonie s'est parfaitement déroulée.

 

Monseigneur, pouvez-vous nous parler de la signature du protocole de 1988 ? Étiez-vous avec Mgr Lefebvre à ce moment là ?

Non, j'ai appris la nouvelle comme les autres membres de la FSSPX. Le 5 Mai 1988 Mgr Lefebvre a signé un protocole en vue d'un accord avec Rome selon lequel le pape lui reconnaissait le droit de consacrer un évêque choisi parmi les prêtres de la Fraternité. Cela était alors considéré comme nécessaire pour assurer la survie de l’œuvre de Mgr Lefebvre après sa mort, mais cela fut aussi l'hameçon utilisé pour obtenir la signature de Monseigneur. Je pense que Mgr Lefebvre eut alors un moment - très bref – de faiblesse, comme ce fut le cas de Sainte Jeanne d'Arc et, comme elle, il écrivit après “la plus mauvaise nuit de sa vie” une lettre de rétractation à son interlocuteur du Vatican, par laquelle le protocole se trouvait annulé. Mgr Fellay ne peut prétendre imiter la conduite de Mgr Lefebvre en se basant sur ce moment de faiblesse, au sujet duquel il a déclaré: “Je suis allé trop loin”. Quant à la diplomatie, Mgr Lefebvre ne se faisait aucune illusion sur ses interlocuteurs romains. Bon nombre de ses déclarations montrent sa détermination qui apparaît particulièrement dans sa déclaration fondamentale de 1974, sur les deux Rome, qui n'a rien de diplomatique, la Rome éternelle et la Rome moderniste, les deux églises: Catholique et Conciliaire. Mgr Fellay, dans la mesure où il confond la Rome actuelle, officielle, moderniste avec la Rome éternelle se rend infidèle à la Rome éternelle, maîtresse de vérité. Il confond aussi l'église conciliaire, dont Mgr Lefebvre a tant parlé et l'Église Catholique. Pour Mgr Fellay il n'y a qu'une seule église et une seule Rome: c'est l'antithèse de la position de Mgr Lefebvre.

 

Monseigneur, ces jours-ci nous avons pu lire de nombreuses critiques contre vous-même. Le diable ne semble guère apprécier votre consécration. Que nous dites-vous à ce sujet ?

La raison en est que nous prétendons suivre le plus fidèlement possible la ligne de Mgr Lefebvre, et c'est pourquoi nous recevons des attaques de la gauche et de la droite, exactement comme Mgr Lefebvre.

 

De la gauche et de la droite ?

Oui. À gauche se trouvent ceux qui ont entrepris d'intégrer la FSSPX à l'église conciliaire et à droite se trouvent les sédévacantistes. Le sédévacantisme est une simplification excessive du problème (parfois non exempte de sentiments qu'on peut comprendre) et qui n'a pas été acceptée, après avoir été longuement étudiée par Mgr Lefebvre avec les théologiens et les canonistes qu'il consultait régulièrement. On pourrait parler d'une véritable grâce d'état de Mgr Lefebvre dans un rôle semblable à celui de de Saint Athanase, face au modernisme. Pour nous, il ne fait pas de doute que la Providence l'a suscité pour nous guider dans cette crise de l'Église qui empire dans ses conséquences mais qui reste substantiellement la même. On ne peut dire que François ait une responsabilité plus grande que Paul VI ou Jean-Paul II dans le développement de cette crise à laquelle firent face Mgr Lefebvre, Mgr de Castro Mayer, le Père Calmel et tant d'autres grands théologiens.

 

Cependant Menzigen prétend que vous-même et Mgr Williamson reconnaissent les autorités romaines « d'une façon purement rhétorique ».

Ni plus ni moins que Mgr Lefebvre. C'est la raison pour laquelle nous attaquent également les sédévacantistes et d'une façon assez violente.

 

Monseigneur, priez-vous, à la messe, pour le pape François ?

Je suis les instructions de Mgr Lefebvre à ce sujet : prier pour le pape et dénoncer ses hérésies, selon l'exemple de Saint Athanase et de tant d'autres saints qui eurent à s'opposer au pape de leur époque dans des circonstances difficiles.

 

Au sujet de ces papes libéraux et modernistes et de la question de l'Église Catholique et de l'église conciliaire, suivez-vous la position que les dominicains d'Avrillé exposent dans leur étude intitulée “Une Hiérarchie Pour Deux Églises” ?

Oui.

 

Continuons sur la question du pape. Dans l'entrevue précédente, nous demandions à l'Abbé Faure ce qu'il ferait s'il était invité à une entrevue avec le pape François. Maintenant nous demandons à Mgr Faure ce qu'il dirait à François.

Avant tout, je dis qu'une telle entrevue est pratiquement irréalisable, car une condition sine qua non est la présence de Mgr Williamson et d'autres prêtres de nos amis, étant exclu absolument tout type de “négociation” en vue d'un accord quel qu’il soit tant que, comme le disait Mgr Lefebvre, n'ait lieu une conversion radicale de Rome, acceptant, en fait et en droit, toutes les encycliques antérieures au Vatican II, ainsi que les condamnations du libéralisme et du modernisme qu'elles contiennent, ce qui apparemment n'arrivera pas avant la troisième guerre mondiale (qui paraît proche). Je dirais au pape, comme Mgr Lefebvre, à quelle église appartenez-vous, à l'Église Catholique ou à une falsification de l'Église ? Votre fonction est de confirmer vos frères dans la foi. Je lui rappellerais ces paroles de Saint Paul: Votre autorité est pour édifier, et non pour détruire (2 Cor 13, 10), pour édifier et non pour détruire la foi et la morale des catholiques. Je lui dirais aussi ceci, citant Mgr Lefebvre: Êtes-vous d'accord avec toutes les grandes encycliques antérieures à Jean XXIII et avec tous les papes jusqu'à Pie XII compris ? Êtes-vous en pleine communion avec ces papes et avec leurs enseignements ? Acceptez-vous le serment anti-moderniste ? Êtes-vous en faveur du règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si Vous n'acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler avec Vous. C'est parce que nous sommes fidèles à la Rome éternelle que nous nous voyons obligés à nous séparer de la Rome moderniste et libérale actuelle et officielle. Ce n'est pas parce que Menzigen se laisse séduire qu'un Mgr Williamson ou moi tomberions dans le même piège, avec la grâce de Dieu.

 

Revenant aux critiques et mensonges à votre sujet, certaines sont franchement ridicules. Veuillez nous pardonner cette question que nous posons afin d’honorer la vérité et de protéger quelques âmes simples et excessivement crédules. Pouvez-vous nous parler des circonstances qui ont entouré l'enterrement de votre père ?

Le 3 mars 1986, le corps de mon père fut ramené chez moi pour être veillé. Il fut placé sur mon lit et non sur le sol comme le prétendent faussement les calomnies des sédévacantistes. Qu'ils donnent le nom de leurs témoins ! Personnellement je peux nommer l'Abbé Canale FSSPX qui a célébré la messe de Requiem, l'Abbé Ricardo Olmedo FSSPX, les professeurs du séminaire qui connaissent les faits, les séminaristes qui sont aujourd'hui prêtres, l'Abbé Schmidberger FSSPX, qui se trouvait à la messe et au cimetière et aussi les membres de la famille Masuda, qui furent de grands bienfaiteurs du séminaire dès les débuts et qui veillèrent toute la nuit. Eux-mêmes, par la suite, accueillirent dans leur maison de campagne les vingt-cinq séminaristes qui s'enfuirent du séminaire à l'occasion de la rébellion sédévacantiste de 1989. Mon père est enterré dans le petit cimetière du séminaire où sa tombe est bien visible. Les séminaristes et de nombreux prêtres et fidèles assistèrent à la messe. Il n'y eut, dans cet épisode, rien de spécial et rien à cacher, sinon que l'on trouve en cela un exemple de la logique sédévacantiste pour pouvoir dire que Mgr Faure est juif : je suis né en Algérie: les juifs sont nombreux en Algérie; donc je dois être juif! Mais comme les musulmans sont beaucoup plus nombreux, ne serais-je pas un musulman marrane ? Contre les calomnies et les inventions ridicules, je dispose en France d'un arbre généalogique bien fait que je rendrai publique lors de mon retour.

 

Que pouvez-vous nous dire de la crise qui eut lieu au séminaire d'Argentine en 1989. On vous accuse aussi de cela.

Au sujet de la crise du séminaire de Buenos Aires, je dois dire que je suis arrivé à Mexico le 24 septembre 1985, cinq jours après le terrible tremblement de terre , après avoir été nommé supérieur du district du Mexique, mais cette crise eut lieu en 1989 dans le cadre de la rébellion sédévacantiste contre Mgr Lefebvre. Le directeur, un professeur et plusieurs prêtres de cette tendance, avaient influencé la moitié des séminaristes de La Reja, ceux qui, en 1989, attendirent la visite de l'Abbé Schmidberger pour quitter en masse le séminaire et s'en aller dans un “séminaire” construit par un groupe de laïcs mexicains. Échec total: un petit groupe d'entre eux se rendit dans un monastère abandonné près de Cordoba, Argentine, et ensuite dans les environs de Lujan et finalement à El Boson (au sud de l'Argentine). Donc il est évidemment faux que le soi-disant scandale de l'enterrement de mon père, survenu trois ans avant, ait provoqué la sortie immédiate de ces vingt-cinq séminaristes. Mgr Tissier a relaté ces faits dans la biographie de Mgr Lefebvre (page 546, 2ème édition corrigée, Édit. Clovis, 2002).

 

 

 

source : Reconquista

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 18:20
Monseigneur Williamson

Monseigneur Williamson

Les sedevacantistes disent: «Vrais Papes, point n’en avons eu.»

Les sentiments sont bons. Le raisonnement est mauvais.

 

Une comparaison d’hier a l’avantage d’être très claire : sur le dos d’une mule une lourde charge peut être difficile à équilibrer. Si elle se déplace sur la gauche, il faut la pousser vers la droite. Si elle s’incline à droite, elle doit être poussée à gauche. Mais cette double poussée n’est pas contradictoire – son unique but est de maintenir la charge en équilibre. D’une façon semblable, le fait que ces « Commentaires » présentent souvent des arguments contre le sédévacantisme ne signifie pas que l’on pousse vers le libéralisme, ni qu’on affirme que le sédévacantisme soit aussi mauvais que le libéralisme. Il s’agit simplement de reconnaître que les paroles et les actes outrageants de l’actuel occupant du Saint Siège tentent bon nombre de bons Catholiques à renoncer à l’usage de leur raison, et à juger de la réalité selon leurs émotions. C’est là un usage très répandu aujourd’hui, mais qui n’est pas catholique.

 

Par exemple, en examinant les arguments sédévacantistes, on constate qu’ils ne sont pas si forts qu’ils paraissent à première vue. Voyons les deux derniers à être passés sur mon bureau, provenant de deux Catholiques pieux et forts dans la Foi. Voici le premier : les Papes Conciliaires (en particulier, François) n’ont pas confirmé leur troupeau dans la Foi. Or, il appartient à l’essence d’un Pape de faire cela. Par conséquent les Papes Conciliaires n’ont pas été essentiellement Papes. Réponse : il faut distinguer entre le Pape dans son être et dans son agir. Un Pape devient essentiellement Pape dans son être par son élection dans un Conclave de Cardinaux, élection ou valide en elle-même, ou convalidée par l’acceptation ultérieure de l’élu comme Pape par l’Église Universelle (ce qui a pu être le cas pour plus d’un Pape Conciliaire, Dieu seul le sait). Par contre, pour un Pape de confirmer son troupeau dans la Foi relève de son action ou de son agir. L’être de fond et l’agir sont différents, et peuvent être séparés. Par conséquent un Pape peut faillir dans son action sans nécessairement cesser d’être selon son être un vrai Pape. C’est sûrement le cas de plusieurs, sinon de tous les Papes Conciliaires.

Et voici le second argument : Il est ridicule pour un simple catholique, individuel et faillible, de prétendre s’ériger en juge de l’erreur du Magistère infaillible de l’Eglise. Confronté alors à l’erreur nette (Conciliarisme, par exemple) de ce Magistère (des Papes Conciliaires, par exemple), on est acculé à conclure qu’ils n’ont pas été de vrais Papes. Réponse : le Pape n’est pas nécessairement le Magistère infaillible de l’Eglise. S’il n’engage pas toutes les quatre conditions strictes du Magistère Extraordinaire, ni n’enseigne en accord avec le Magistère Ordinaire de l’Église, alors il est faillible, et si de plus il contredit nettement ce Magistère, alors il est certainement dans l’erreur, et en tant que tel il peut être jugé par n’ importe quel Catholique (ou non-catholique !) qui fasse droit usage de l’intelligence dont Dieu l’a doté. S’il n’en était pas ainsi, comment Notre Seigneur nous aurait-il prévenus tous de nous garder des faux prophètes et des loups déguisés en brebis ( Mt. VII, 15–20) ?

 

En fait ces deux arguments peuvent provenir d’un rejet émotionnel des Papes Conciliaires. « Ils ont à ce point maltraité l’Eglise qu’il m’est simplement impossible d’accepter qu’ils aient été Papes ! » Mais qu’en eût-il été si j’avais assisté comme spectateur au premier Chemin de la Croix ?—« C’est un si mauvais traitement de Jésus que dorénavant il m’est simplement impossible d’accepter qu’Il soit le Fils de Dieu ! » N’est-il pas vrai que mon rejet émotionnel de ce mauvais traitement eût été correct tandis que ma conclusion eût été néanmoins erronée ? Il y a un mystère impliqué dans les Papes Conciliaires dont les sédévacantistes ne tiennent pas compte.

 

Ceci dit, il se peut que lorsque l’Église se sera rétablie, la seule autorité compétente en matière pourra déclarer que les Papes Conciliaires n’ont pas été de vrais Papes, mais pour l’instant les arguments jusqu’ ici présentés pour prouver que le Siège de Rome est vacant ne sont pas si concluants que l’on peut les faire paraître.

 

Kyrie eleison.

 

 

 

source : Mgr Williamson - Initiative St Marcel

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"Ne croyez pas que je sois venus apporter la paix sur Terre. Je ne suis pas venus apporter la paix; mais l'épée." (Matthieu 10:34)

"et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie." (Luc 14:23)

"Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom" (Luc 21:16)

"On mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues; on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom" (Luc 21:16)

"Dieu vomit les tièdes"

"Que toute personne soit soumise aux autorités supérieur; car il n'y a point d'autorité qui ne viennent de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C'est pourquoi qui s'oppose à l'autorité, résiste à l'ordre que Dieu  a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes" (Romains 13:1)

"Il n'y aura dans ton pays ni femme qui avorte, ni femme stérile, je remplirai le nombre de tes jours" (Exode 23:26)

"Si tu prêtes de l'argent à mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras point à son égard comme une créancier, tu n'exigeras de lui point d'intérêt" (Exode 22:25)


« Voter socialiste, c'est voter contre Dieu. Le programme socialiste fait frémir les enfants » (Monseigneur Lefebvre)

A propos de Pinochet « Dès qu'un homme se lève pour sauver son pays du communisme et qu'il rétablit l'ordre chrétien, on fait tout pour le discréditer. Il n'y a pas un pays où l'on puisse circuler aussi librement qu'au Chili. » (Monseigneur Lefebvre)

"Le mythe tant caressé de l'égalité ne serait pas autre chose, en fait, qu'un nivellement absolu de tous les hommes dans une commune misère et dans une commune médiocrité." (pape Léon XIII)

"Face à la colonisation islamique de la France, je crois que la laïcité est un bouclier en carton pâte, et j'irai même plus loin, je pense que la laïcité est le cheval de Troie de l'islamisation. C'est donc par l'affirmation de l'identité française, de la culture française, et du lien entre la France et son héritage chrétien, que nous pourrons répondre au défi de cette islamisation galopante." (Carl Lang)

"Beaucoup d'ennemis, beaucoup d'honneur" (Mussolini)

"Je ne compte pas demander pardon à qui que ce soit. Au contraire, ce sont aux autres de me demander pardon, les marxistes, les communistes" (Pinochet)

" On ne peut dialoguer ni avec les francs-maçons, ni avec les communistes, car on ne dialogue pas avec le diable ! " (Monseigneur Lefebvre)

" Votre innovation du PaCS, c’est tout simplement le retour à la barbarie. Vous vous inscrivez dans la suite de ceux qui, pour saper la société, ont commencé par saper la famille. La loi la mieux établie de notre vieille civilisation, vous vous apprêtez à la violenter ! Vous touchez là aux fondements de la société ! Mais un jour les victimes se lèveront et se tourneront vers vous en vous disant, une expression terrible : vous êtes le socialisme démolisseur ! " (Philippe de Villiers)

"Il n'y a pas de contraception d'urgence, cela n'existe pas." (...) vous substituez à un principe de précaution un principe de destruction en lançant une véritable guerre chimique contre l'enfant à naître" (Philippe de Villiers)

"On ne peut pas ignorer que le seul fait tangible repérable, permettant de déterminer le commencement de la vie humaine correspond à sa conception. Notre législation ne reconnaît pas l'avortement comme un droit des femmes." (Philippe de Villiers)

" La protection de la vie des sans-voix plutôt que l’eugénisme et l’avortement, la protection de la vie des malades plutôt que la seringue empoisonnée de l’euthanasie " (Philippe de Villiers)


"Tout le régime d'enseignement désigné sous le nom de laïcité représente un système complet d'embrigadement et de domestication des intelligences et des consciences populaires." (Charles Maurras)

« Prions aussi pour les Juifs perfides afin que Dieu Notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs cœurs et qu’eux aussi reconnaissent Jésus, le Christ, Notre-Seigneur » (Oremus et pro perfidis Judaeis, prière du Vendredi Saint)

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