Nous avons voté, mardi dernier, la prolongation de l’état d’urgence. Et pourtant, comme beaucoup de mes collègues députés, j’aurais souhaité voter contre ! J'aurais souhaité que les conditions d’un retour à une situation normale soient remplies. Force est de constater que nous en sommes loin ! La fin de l’état d’urgence nécessite quatre conditions préalables. A ce jour, pas une seule n’est remplie… Non pas depuis trois mois, mais en réalité, depuis, au moins, trente ans.
La première d’entre elle est une justice forte et une police efficace. Et en cela, le départ de Christiane Taubira, incarnation du laxisme judiciaire, est une bonne nouvelle. La prolongation de l’état d’urgence doit donc nous permettre de donner à la Justice l’esprit et les moyens nécessaires pour faire son travail et regagner la confiance des Français. Même objectif pour nos services de renseignement et nos forces de l’ordre, qui ne peuvent, aujourd’hui, compter que sur la prolongation de l’état d’urgence pour obtenir les moyens humains et matériels leur permettant d’être efficaces dans la reconquête de nos banlieues et le démantèlement des filières terroristes islamistes.
Deuxième condition impérative pour un retour à une situation « normale » : la maitrise de nos frontières. Comment expliquer que certains djihadistes ont pu traverser l’Europe, des frontières de la Turquie jusqu’à Paris, sans qu’on leur demande le moindre papier ? L’Europe est une passoire et les accords de Schengen sont aujourd’hui la meilleure protection des réseaux terroristes. Oui, il y a bien état d'urgence pour la restauration de nos frontières, symboles et synonymes de sécurité.
Troisième préalable indispensable : une vision claire de nos priorités à l’international. A ce sujet, il est évident que Laurent Fabius, incarnait cette diplomatie jusqu’au-boutiste et idéologue qui a entraîné notre isolement et notre ridicule, sur la scène internationale. L’alignement pur et simple derrière la politique extérieure américaine ne suffit pas. Aujourd’hui, ne nous trompons plus d'ennemi, ni en Syrie, ni ailleurs ; ne nous trompons pas plus d’alliés ! La sécurité des Français est à ce prix. Car, pendant que nous ne faisons pas de choix clair, l’ennemi islamiste étend ses réseaux en Europe, embrigade une partie de la jeunesse qui est en France, et installe le chaos en Orient. Oui, il y a aussi état d'urgence pour la mise en œuvre d'une politique diplomatique courageuse, à la hauteur de la générosité et de la grandeur de la France, mais aussi à la hauteur de sa sécurité.
Mais ces trois conditions ne seront viables que si, et seulement si, les Français retrouvent un sentiment d’appartenance à leur nation. Depuis trop longtemps, notre pays accueille des populations des quatre coins du monde. Depuis trop longtemps, nos gouvernants offrent des papiers d’identité et font de ces immigrés au pire de simples consommateurs, au mieux – de leur point de vue – de fidèles électeurs. En aucun cas, la France n’en a fait des Français. Le débat sur la déchéance de la nationalité était d’ailleurs totalement décalé, voire même incongru, à cet égard, tant les djihadistes se moquent de leur nationalité…
La quatrième condition pour mettre fin à l’état d’urgence est, sans aucun doute, la plus importante : faire des Français qui aiment la France. Le travail ne manque donc pas. Il sera long. Aussi, si l’état d’urgence permet d’avancer en ce sens, alors il est bon qu’il soit prolongé.
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